L'auteur est avocat des affaires, professeurs d’éloquence (sic) et grand amateur de rock, suffisamment pour écrire notamment dans les colonnes de rock’n folk des papiers déjà inspirés d’affaires judiciaires.
Dans ce livre, Fabrice Epstein va faire une lecture de l’histoire du rock au travers de quelques affaires célèbres (ou moins célèbres) sous la forme de courts récits retraçant les faits.
Ne vous attendez pas à du croustillant façon tabloïd à sensation. Pas plus que les affres du dernier artiste à la mode. Non, ici c’est surtout du rock "à l’ancienne" et rares sont les artistes très récents (Daft Punk ou Bertrand Cantat étant parmis les plus "actuels").
Plein de petites histoires donc, classées par thème, au rang desquels on trouve "l’original et la copie", "la société à l'épreuve", "les procès imaginaires", "s’aimer puis se séparer", "les faits divers" et quelques autres que vous découvrirez. Chaque thème regroupe environ 5 à 6 histoires à chaque fois. Autant dire qu’il y a de quoi lire au travers de la douzaine de thèmes abordés.
Mais l’abondance de chroniques a un défaut, elles sont courtes et l’auteur va souvent droit au but là où nous aurions peut-être apprécié un peu plus de "fond" historique. On reste souvent très factuel là où on sent une passionnante histoire sous-jacente. Vous allez me dire : "c’est un livre sur des histoires judiciaires, pas sur l’histoire tout court" et c’est vrai. En tout cas, cela donne envie d’aller fouiller plus loin pour en connaître davantage sur le contexte, les personnages (que l’on ne connaît pas forcément tous aussi bien que ça au final).
On ne va pas citer toutes les affaires ou sujets abordés évidemment mais citons en vrac les plus connus. "Stairways to heaven" contre "Taurus", l’affaire Phil Spector, les Beatles se voulant plus populaires que Jésus. Il est aussi question de David Bowie, de Sid Vicious, de la Reine d’Angleterre, de la longueur des cheveux au tribunal, de Ray Davies (et encore les Beatles), Serge Gainsbourg (évidemment aurait-on envie de dire), Jim Morrisson et ce n’est que quelques uns de tous les artistes dont il est question dans ce livre.
C’est assez amusant de découvrir certaines anecdotes comme les 40% de royalties revenus au final au claviériste du groupe Procol Harum pour le célèbre "A White shade of pale", morceau lui même inspiré de Bach (mais qui ne demande plus de royalties depuis longtemps) mais aussi des sujets plus obscures comme cette affaire entre Bob Dylan et la Communauté Croate de France (si, si).
Ce livre est l’occasion idéale de réviser sa petite histoire du rock par un biais pour le moins original et en réalité plutôt ludique sans le côté "chiant" que l’on pourrait craindre (pardon Fabrice, David Drx et tous les avocats bien sûr) quand il s’agit de parler de droit (plus que de justice d’ailleurs, tout ne finissant pas au tribunal).
Un ouvrage au final qui se lira par petits morceaux, une affaire par ci, une autre par là et qui éclaire un peu sous un angle peu commun l’apparente légèreté du monde du rock'n'roll. En plus, vous devriez briller au prochain repas de Noël quand vous sortirez quelques belles anecdotes bien senties ! |