Padre Padrone
(Syncop?s Records / Inouïe Distribution) novembre 2021
Il y a quelque chose d’un peu surréaliste, dans la musique de Nicolas Paugam, quelque chose d’une autre époque, d’un autre temps, où l’on trouvait une certaine jovialité avec un grain de poésie, de philosophie et de politique.
C’est sûrement pour cela qu’on l’aime depuis si longtemps (depuis son premier groupe avec son frère Da Capo, qu’il a ensuite quitté, puis Aqua Mostlae (2014), Mon Agitation (2015), Boustrophédon (2017) ou Le Ventre et l’Estomac (2019)) pour sa signature, ses inflexions vocales (son timbre de voix, sa manière de chanter), pour cette musique décalée, toute en déhanchée, parce que mine de rien Paugam sait groover, sait rythmer, le tropicalisme, le jazz n’a jamais été très loin.
Pour cette façon aussi de séduire tout en refusant tout compromis, et surtout pas celui de la facilité, pour la subtilité, pour le verbe et les notes, pour cette superbe singularité et toute la beauté, la poésie qui va avec. Il y a un sens de l’écriture qui frappe une nouvelle fois dans ce disque, dans des titres comme par exemple : "L’homme heureux" (avec JP Nataf), "Les rivières obscures", "Le bégue du Klondike", "Hey Gus" ou "Tout à la volée".
Qu’importe alors, si la musique de Nicolas Paugam est toujours aussi inclassable, et semble uniquement guidée par l’envie, elle est tout simplement belle et c’est cela le plus important.