Concerto pour piano en ré mineur - Sonates pour violon Brahms
(La Dolce Volta) septembre 2021
"Si vous saviez ce que j’ai rêvé cette nuit. J’avais utilisé ma malheureuse symphonie pour en faire un concerto pour piano que je jouais".
Geoffroy Couteau continue sa très belle aventure Brahmsienne (intégrale de la musique pour piano seule, musique de chambre) avec deux nouveaux disques consacrés l’un aux sonates pour violon avec Amaury Coeytaux et l’autre au concerto pour piano avec l’Orchestre National de Metz sous la direction de David Reiland et à la Partita pour violon solo en ré mineur, BWV 1004 : Chaconne (transcription pour la main gauche par Johannes Brahms).
Comme le dit le pianiste "dans la musique de Brahms, ce qu’il y a de magique, c’est sa faculté à rendre intelligible le pur sensible". Remercions-le de donner, une nouvelle fois, raison à cette phrase avec ces deux superbes disques.
Dans le concerto n°1, à la fois hommage à Schumann et message codé à Clara, au caractère dramatique et chaleureux, Geoffroy Couteau montre une puissance maîtrisée et sereine, une brillance. Le dialogue est total entre le pianiste qui en révèle la magie et l’ensemble messin sous la direction de David Reiland au service d’une musique à l’écriture d’une ampleur orchestrale.
Les sonates pour violon jouées avec Amaury Coeytaux (quatuor Modigliani) sont interprétées avec une grande finesse, une grande souplesse, avec une intense subtilité. Revendiquée comme influencée par la version de référence qu’est celle de Josef Suk et Julius Katchen (Decca, 1967), on y retrouve une interprétation comme habitée par un solide souffle romantique, une certaine élasticité, des conversations animées mais où l’intime n’est jamais très loin.
Une musique réfléchie, une grande humilité artistique, une virtuosité, des émotions. Décidément cette intégrable ne connaît aucun défaut. Indispensable.
Après une semaine plus calme faite de jour férié et de pont, c'est reparti pour l'aventure culture hebdomadaire avec une sélection encore très éclectique.