L’histoire de L’amor Conjugale, les amateurs de Beethoven la connaisse bien. Cette histoire inspirée du roman français de Jean-Nicolas Bouilly d’épouse courageuse qui se travestit pour pouvoir entrer et être engagée dans une prison pour libérer son mari. Les connaisseurs de Beethoven l’auront reconnue, cette histoire est également celle de son opéra Fidelio.
La version de Giovanni Simone Mayr, transposée en Pologne, donnée avec succès pour la première fois à Padoue en 1805 est sur un livret de Gaëtano Rossi (l’un des librettistes italiens les plus importants de son époque).
Giovanni Simone Mayr (1763-1845), compositeur d’origine allemande mais ayant officié en Italie, à Venise puis à Bergame, théoricien, professeur (il fonda sa propre école de musique les "Lezioni Caritatevoli" en 1805, Donizetti était l'un de ses premiers élèves), précurseur important de l'opéra italien du XIXe siècle, mêle avec maestria classicisme viennois, l'opéra seria du XVIIIe siècle, l'opéra romantique et le mélodrame du XIXe siècle, comme le rapprochement entre Haydn ou Mozart avec le bel canto. Un style pré-rossinien qui éclate dans cet L’amor Conjugale.
L’interprétation par l’ensemble Opera Fuoco sous la direction de David Stern avec Chantal Santon-Jeffery (Zeliska / Malvino), Andres Agudelo (Amorveno), Natalie Pérez (Floreska), Olivier Gourdy (Peters), Adrien Fournaison (Moroski), Bastien Rimondi (Ardelao) est flamboyante et donne toute sa valeur à cette musique fine et légère très proche de l'archétype de la semiseria.