Ysaÿe : Six Sonates pour violon seul op.27
(La Dolce Vita) septembre 2021
L’immense violoniste belge Eugène Ysaÿe (1858-1931) compose en 1923 un cycle de six sonates pour violon seul, son opus 27 à la fois testament musical et hommage autant à ses amis violonistes qu’à Bach ou Paganini. Ces sonates inscrites entre passé, présent et futur, d’une redoutable difficulté, sans forme, narration ou image précise mais chacune avec un dédicataire (Joseph Szigeti, Jacques Thibaud, Georges Enesco, Fritz Kreisler, Mathieu Crickboom, Manuel Quiroga) vont clairement apporter de nouvelles possibilités musicales à l’instrument.
L’interprétation de David Grimal est pleine de virtuosité (précision et puissance de l’archet), toute en finesse : cette palette de couleurs (forcément sombres dans la sonate n°2 à Jacques Thibaud), de timbres et de nuances, tout en intelligence (cette vie, cette façon de faire danser dans la sonate n°5 à Mathieu Crickboom, dans la sonate n°4 à Fritz Kreisler), très ligne claire (mais en ne perdant jamais la densité nécessaire comme dans la sonate n°3 à Georges Enesco et son superbe final ou le premier mouvement de la sonate n°5) qui conviennent parfaitement à l’écriture d’Ysaÿe.
Même si les 13 novembre ne seront plus tout à fait les mêmes depuis 2015, la vie continue et a fortiori la vie culturelle ! Voici notre sélection hebdomadaire pour sortir la tête de la morosité et la remplir de curiosités.