Il y a quelques mois, j’entamais le premier tome d’un cycle autobiographique couvrant quatre saisons écrit par l’un de mes auteurs préférés, le norvégien Karl Ove Knausgaard. En automne ouvrait le cycle en septembre dernier, l’auteur nous racontant les derniers mois avant la naissance de sa fille mais aussi sa vie quotidienne tout en nous décrivant le monde qui s’apprêtait à l’accueillir. Tout en digressions, l’ouvrage était un superbe texte adressé à sa fille.
Karl Ove Knausgaard revient donc en ce doux mois de janvier avec le deuxième cycle de son projet littéraire, intitulé En hiver, qui couvre les premiers mois de son nouveau-né. C’est l’hiver et sa fille s’apprête à naître. En l‘attendant, il contemple le monde, le voit sous un nouveau jour, celui d’un nouveau père.
Dans le style qu’on lui connaît, toujours au travers de digressions fascinantes et érudites, l’auteur ne s’empêche d’écrire sur rien. Il écrit sur tout, de la lune aux animaux de compagnie, des habitudes, des brosses à dents ou encore du sentiment de vivre.
L’hiver, pour l’auteur, n’est pas la saison de la mort et du vide. Il invite au contraire à l’introspection et encourage les liens amicaux. En hiver n’est pas un texte sombre comme la saison pourrait l’envisager. On y découvre un Karl Ove Knausgaard extravagant et rieur qui se déguise en Père Noël espiègle et nous explique pourquoi les cercueils n’ont pas de fenêtres. Il nous dépeint la scène d’accouchement tout en réalisme et poésie avec une grande virtuosité.
L’ouvrage est construit de la même manière que le précédent, se présentant comme un journal adressé à sa fille, chaque jour étant consacré à un thème. Il est par contre beaucoup plus intime, sûrement lié à l’arrivée de sa fille. L’auteur se livre sur les liens qu’il entretient avec son épouse, évoque des épisodes de son enfance douloureuse et dévoile aussi ses inhabituelles pratiques d’éducation.
L’ouvrage est de nouveau illustré comme le précédent. Ce n’est plus Vanessa Baird qui accompagne ses mots mais Lars Lerin, considéré comme le plus grand aquarelliste de Scandinavie. On attend maintenant la deuxième saison qui devrait, je suppose, arriver au printemps pour suivre les premiers mois de l’enfant de l’auteur et continuer à digresser en excellente compagnie. Karl Ove Knausgaard a encore beaucoup de chose à nous dire, des choses anodines à nous analyser et des sentiments à nous dévoiler. |