1988, chroniques d'un adieu
(Finalistes) février 2022
"Été meurtrier sur les routes de juillet"
Il y a chez Maud Lübeck une élégance. Nous le savons tous, le temps est assassin. La chanteuse a profité des différents confinements pour se retrouver, pour rouvrir son journal intime.
Été 1988. Maud Lübeck est une adolescente de tout juste 15 ans. Elle est secrètement amoureuse d’une amie de son frère. Elles sont dans deux collèges différents mais se retrouveront à la rentrée dans le même lycée. Maud patiente en attendant la fin des grandes vacances en tenant un journal. Mais la vie est parfois cruelle. Elle apprend dans les pages de Nice Matin que cet être aimé est décédé dans un accident de voiture. La chaleur de l’été se transforme en un froid hiver. Une terrible blessure (déjà présente sur son premier album dans la chanson "Mon amour en boîte") qui la marquera à jamais.
Sur ces maux, sur cette plaie béante, Maud Lübeck va y poser ses mots, ses notes, sa voix (avec celles d’Irène Jacob, Nicole Garcia ou Clotilde Hesme) comme pour "Fuir la terreur de l’absence et de l’oubli", rendre un hommage à cette jeune fille, à cet amour impossible. Elle qui aime tant parler des sentiments amoureux ("La séparation" dans Toi non plus paru en octobre 2016, "La rencontre amoureuse" dans Divine en 2019).
Alors oui il y a chez Maud Lübeck une élégance, la finesse, le geste d’une nostalgie lumineuse. Une façon de se dévoiler mais avec délicatesse et intensité. Sans fard, sans artifice (dès "Ouverture", le morceau d’introduction avec Irène Jacob), elle tisse son histoire, nous emporte, crée le trouble ("Un jour sur terre", "L’Eternité", "Au voleur"), l’émoi ("Pourquoi", "Était-ce toi" avec Clotilde Hesme, "En parallèle", "Nous" avec Nicole Garcia, "Aucune") à nous empoigner le cœur, à nous faire pleurer. Mais la sensibilité feutrée de sa musique, ses textes forcément forts, ses mélodies sont comme des astres qui irradient.
# 14 avril 2024 : En avril, de la culture tu suivras le fil
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