Comédie dramatique de Paul Claudel, mise en scène de Salomé Broussky, avec Marilou Aussilloux, Etienne Galharague, Daniel Martin et Sarah Jane Sauvegrain.
Au 19ème siècle, sous le règne de Louis-Philippe. Une jeune femme, la comtesse Lumîr, va voir son beau-père, le baron Turelure pour lui réclamer l'argent que celui-ci doit au couple, argent avec lequel son mari doit lancer une affaire en Algérie. Elle même est acquise à la cause de l'indépendance de la Pologne.
Comme dans un jeu de tarot, les personnages de la pièce "Le Pain dur" se jaugent, s'opposent et tentent de négocier. Il est autant question de persuasion que de manipulation dans ces joutes verbales où les sentiments sont exacerbés, où chacun va au bout de sa logique en repoussant ses propres limites.
A l'écriture ciselée de Paul Claudel (qui met en avant sa foi chrétienne, proposant une vision ambigüe des Juifs) s'ajoute une mise en scène impeccable de Salomé Broussky qui dirige au cordeau le quatuor pour ce sombre drame d'où ressort la perfidie des personnages.
La finesse de la psychologie de chacun des protagonistes est particulièrement bien servie par les comédiens (Marilou Aussiloux, Sarah Jane Sauvegrain, Etienne Galharague et Daniel Martin) tous épatants dans ce thriller rythmé où tous les coups sont permis.
Le sans-faute de cette exceptionnelle distribution et de cette remarquable mise en scène font de ce spectacle un joyau d'une rare perfection. |