"When you're sad and when you're lonely
And you haven't got a friend
Just remember that death is not the end
And all that you held sacred
Falls down and does not mend
Just remember that death is not the end
Not the end, not the end
Just remember that death is not the end
When you're standing on the crossroads
That you cannot comprehend
Just remember that death is not the end"
Death is not the end, Bob Dylan
Il y a des disques qui vous regardent droit dans les yeux. Des disques qui retentissent comme s’ils venaient du plus profond de vous. Vous pourriez presque en être l’auteur. Ce disque aurait pu être le mien. Il y a des disques qui marquent un moment de passage, une traversée, le moyen de se relever. Pour Florian Claude, cet Epitaphe (tout est déjà dans le nom) a été une bouée de sauvetage, une absolue nécessité, une source de vie après la mort. Celle de ses parents. On dit que l’on devient véritablement un Homme que lorsque l’on a perdu ses deux parents. Accepter la mort, l’absence, le vide pour mieux se (re)construire. Epitaphe parle donc de "résilience, de la récupération du langage, symboliquement, après la sidération, le choc, l’acceptation".
D’abord instrumental, construit en trois parties (Sôma, Pneuma et Psyché) entre folk et blues dans une intensité où résonnent ses guitares (lapsteel, électrique ou acoustique), la voix apparaît d’abord presque imperceptiblement, quasiment un mantra comme échappé d’une cérémonie indienne avant un dernier titre ("D’un monde à l’autre") véritablement chanté, lumineux et enfin libératoire. Pour autant, si la voix est absente et ne revient que comme une marque d’apaisement, que lorsque le souffle renaît, les morceaux sont construits sur des textes de Florian Claude ("Harassés"), Alex Yamo ("Doutes"), Mag Chinaski ("Refuge"), Christelle Amoussou ("Lueur Trouble"), Florian Schall ("La route entre les mondes").
Epitaphe est un disque où la présence d’amis est, forcément, vitale : Hervé Mehl au violoncelle et à la composition, Gauthier Georges à la batterie, Lyly'Insky au chant dans "D'un monde à l'autre", Geoffrey Lolli pour des arrangements, Julien Rosenberger au mixage, au master et à la construction des morceaux, Fabien Pilard à la prise de son de la batterie au studio l'Usine et Jennie Zakrewski pour l’artwork.
Epitaphe fait clairement sens, n’impose rien hormis une profondeur, une intensité, une force mélodique, une poésie, laisse l’auditeur libre de son ressenti, de ses impressions mais qui au contraire s’impose.
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