"I don't have to lay on the couch and see a therapist because my therapist is in my paint brushes". Abbey Lincoln

Chez Laurent Bardainne, le soleil est synonyme d’un certain hédonisme, d’amour. Celui qui orne la pochette du nouvel album du saxophoniste français Sylvain Rifflet évoque un phare, une boussole. C’est celui qui éclaire sa musique, ce qui en fait son essence. Alors peut-être que ce nouveau disque est celui qui lui ressemble le plus, qui lui est le plus intime. Son disque le moins conceptuel mais pas le moins référencé : Abbey Lincoln, Moondog, Thomas de Pourquery, Stan Getz (forcément, foncièrement, dans le superbe Sven Coolson, le climax de l’album), Verneri Pohjola, James Baldwin, Jon Irabagon, Claude Sautet, Ry?ichi Sakamoto... qui sont pour Rifflet autant de points cardinaux.

Aux anges (ceux qui l’ont façonné et le portent, anges gardiens, anges du quotidien) montre que sa grammaire musicale est en perpétuelle évolution. Avec des musiciens amis assez incroyables et à la complicité évidente : le trompettiste Verneri Pohjola, le guitariste Philippe Gordiani et le percussionniste Benjamin Flament, Rifflet continue de sculpter une identité sonore, de jouer avec virtuosité (sans oublier un son assez remarquable), d’amalgamer dans une réelle profusion mélodique et rythmique (cette façon de jouer avec les lignes...) : modes, musique électronique, l’Afrique, l’enfance, la tradition du jazz. Et tant que nous parlons du son de Rifflet, il faut également souligner ceux des autres musiciens qui se rejoignent pour créer un véritable son d’ensemble.

Tout Rifflet est ici et c’est tout simplement superbe.