En avril 2021 intervenait la mort prématurée du créateur de mode Alber Elbaz né en 1961, créateur reconnu et célébré et homme à la personnalité et à l'humour unanimement appréciés.
Après avoir été directeur de la création du prêt-à-porter chez Guy Laroche, directeur artistique des collections Yves Saint Laurent Rive Gauche et surtout directeur artistique de Lanvin, il venait de présenter en janvier 2021 la première collection de sa maison AZ Factory, une collection digitale conçue comme une émission de variétés télévisée et encapsulée dans un film de divertissement.
Le monde de la couture et de la mode lui a rendu hommage avec les créations dédiées de 46 designers présentées dans un défilé intitulé "Love Brings Love" intervenu à la fin de la Fashion Week 2021 présenté au Carreau du Temple.
En 2022, le Palais Galliera présente une exposition éponyme qui, sous le commissariat d'Alexandre Samson, chargé des collections haute couture et de la création contemporaine en ce lieu, reproduit ce défilé avec la présentation des modèles dans leur ordre de passage.
Alber For Ever
Alber Elbaz avait une silhouette singulière, à la morphologie dodue, presque toujours de noir vêtue, avec ses imposantes lunettes carrées et son goût pour le noeud papillon, une gestuelle qui évoquait celle des acteurs burlesques du début du 20ème siècle, un sourire plein de malice et d'aménité, et, selon tous ceux qui l'ont côtoyé le sens de l'humour, même s'il n'adhérait pas à la référence à Groucho Marx ou à Woody Allen que d'aucuns évoquaient.
Chaque modèle, dont certains inspirés par sa personnalité, telles la robe flottante de Bruno Sialelli, l'actuel directeur artistique de la maison Lanvin, avec le visage d'Alber Elbaz en imprimé photo qui reprend sa variation en toile de spinnaker, celle de Olivier Rousteing pour Balmain ornée d'un portrait dessiné et une aimable caricature en pied pour celle de Dries Van Noten, est accompagné d'un cartel mais également d'un QR code donnant accès à un contenu informatif très détaillé notamment sur le processus créatif de son concepteur.
Et c'est un foisonnement de coeurs, telle la robe-coeur de Jean-Paul Gaultier, de noeuds papillons à l'envi, parfois simplement en rose fluo pour accompagner le smoking revisité par Anthony Vaccarello pour la maison Saint Laurent, et même une brassière-lunette pour Rosie Assoulin qui transforme le costume d'Elbaz en jupe. D'autres déclinent son univers et son style "classic with a twist" avec les robes sculpturales, comme bien évidemment Pieter Muler pour Azzedine Alaïa le spécialiste de la robe seconde peau, des tourbillons de volants et drapés dans la chromatique elbazienne composée de couleurs vives comme la création de Pierpaolo Piccioli pour Valentino et la "Shocking Pink" de Nicolas Ghesquière pour Vuitton.
Et ils sont tous là, ceux qui président à la pérennité des maisons pionnières de la Haute couture, les prestigieuses marques du luxe, les enfants terribles des années 1980, les minimalistes "antifashion" des années 1990 et la nouvelle génération cosmopolite de designers qui bousculent les codes du vêtement dont le sud-africain Thebe Magugu, l'américaine Rosie Assoulin, l'anglaise Grace Wales Bonner et le japonais Tomo Koizumi.
A noter la galerie Est du Palais Galliera consacrée aux créations d'Alber Elbaz pour Lanvin et la galerie Ouest biographique avec de nombreux portraits, photos, dessins et vidéos.En préambule à l'exposition :
un diaporama de l'exposition in situ
le diaporama des modèles du défilé
en vidéo :
le défilé "Love Brings Love - A Tribute in Honor of Alber Elbaz"
"The AZ Factory Show Fashion" d'Alber Elbaz
l'exposition "Alber Elbaz/Lanvin. Manifeste" à la Maison européenne de la photographie en 2015
|