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puce L'Ecole des femmes
Théâtre Le Lucernaire  (Paris)  avril 2022

Comédie d'après l'oeuvre éponyme de Molière, adaptation et mise en scène d'Anthony Magnier, avec Eva Dumont, Agathe Boudrières, Mickael Fasulo, Victorien Robert et Matthieu Hornuss.

Dans la maison où Arnolphe a élevé sa jeune pupille Agnès dans l'ignorance et qu'il détient prisonnière sous la garde de ses deux valets avant de l'épouser, l'homme apprend que la jeune fille a fait la connaissance du fils d'un de ses amis et que les deux jeunes gens sont tombés amoureux. Il rencontre celui-ci, Horace, qui le met dans la confidence.

C'est dans un décor de baraque foraine qu'Anthony Magnier a choisi de transposer l'action de "L'Ecole des femmes" proposé par la Compagnie Viva.

On y retrouve le style commedia dell'arte de la compagnie, notamment dans le duo clownesque des valets Georgette et Alain (même si, des ajouts de texte moderne et l'accent québécois n'étaient pas forcément indispensables...)

Il n'en demeure pas moins que le trio formé par Arnolphe, Agnès et Horace est absolument réussi et donne à ce chef-d'oeuvre de Molière une profondeur et une intensité remarquables.

Les costumes éclatants de Mélisande de Serres et la brillante composition musicale (dans le style Nino Rota) de Mathias Castagné ajoutent au côté cirque de cette version qui met en valeur toute la tragi-comédie de la pièce.

Agathe Boudrières (en alternance avec Eva Dumont) n'a à première vue pas l'emploi de l'ingénue Agnès. Elle s'avère pourtant très émouvante et convaincante. Victorien Robert (en alternance avec Matthieu Hornuss) est un parfait Horace à la fois ardent et cocasse. Leur duo à tous deux en valets est également (hormis la seule petite réserve faite précedemment) formidable.

Enfin dans le rôle d'Arnolphe, Mickael Fasulo réalise une interprétation exceptionnelle où tous les sentiments du personnage se lisent sur son visage et dans une énergie ininterrompue. Du grand art.

Cette version de "L'Ecole des femmes" d'Anthony Magnier, sans temps mort et dont le côté farcesque ne fait que ressortir toute la noirceur de la pièce est une vraie réussite qu'il faut absolument aller savourer.

 

Nicolas Arnstam         
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