Le printemps est arrivé, bientôt l’été et Karl Ove Knausgaard continue son projet littéraire saisonnier avec la parution du tome consacré au printemps après ceux consacré à l’automne et l’hiver. Ce quatuor des saisons arrive donc au printemps, toujours sous la forme de courts textes, particulièrement accessibles pour ceux qui ne connaissent pas encore cet auteur. L’ouvrage est enrichi des illustrations d’Anna Bjerger, artiste suédoise née en 1973.

Avec ces quatre ouvrages, l’auteur nous offre un ouvrage autobiographique qui couvre donc les quatre saisons de son nouveau-né. Il en profite pour nous dévoiler des sentiments, des regards sur le monde et notre société, n’hésitant pas à nous faire profiter de nombreuses digressions, registre dans lequel il excelle.

Toujours décalé, amusant parfois, sérieux et riche, l’auteur continue de nous émerveiller avec ce troisième tome.

Au printemps est le récit bouleversant d’un traumatisme familial. Il suit un père et son bébé de trois mois au cours d’une journée d’avril, de l’aube jusqu’au coucher de soleil. C’est une journée faite de joies simples et de découvertes. Le père est heureux de parcourir la campagne suédoise en voiture afin d’emmener son nouveau-né voir sa maman. Mais les heures avançant, se dessine une réalité moins douce où Knausgaard doit expliquer à sa fille pourquoi sa mère n’est pas à la maison.

C’est sûrement le plus touchant des trois ouvrages saisonniers proposés par l’auteur. C’est un texte déchirant où l’acuité de l’auteur est à son paroxysme. Les mots qu’il porte à sa fille sont d’une beauté rare, tout comme l’amour qu’il lui porte. Son regard sur le monde évolue, tout comme sa vision de la vie, avec l’arrivée de cet enfant. Les mots sont forts et Au printemps s’avère de nouveau être un excellent moment de lecture. On attend maintenant la derniere saison qui ne devrait pas tarder à arriver pour notre plus grand plaisir.