Mudweiser, le quatuor de stoner montpelliérain est de retour ! Après 4 ans d’absence, ils reviennent et cet album aurait pû ne pas voir le jour. En effet, Olivier guitariste, qui a remplacé Saïd, guitariste fondateur du groupe (avec Jay à la basse et Xav derrière les fûts) décide de quitter le groupe.

Qui pour le remplacer ? Coup de chance, Saïd revient des Etats-Unis et reprend naturellement sa place au sein du groupe qui, comme aime à le rappeler Reuno, est avant tout un groupe de potes ! Parce que oui à la base, les trois musiciens jouaient pour le plaisir et n'avaient pas de chanteur. Reuno, leader de Lofofora, accepte de venir y officier.

Le résultat est bluffant. Pas question de faire un Lofofora bis, là n’est pas le propos. Mudweiser propose un stoner crade, des riffs rageurs certes, mais un son qui se veut sale, décadent, couvert de boue, de poussière.

Le chant est en anglais et Reuno nous explique que contrairement à Lofofora, les paroles sont inspirées ici de séries, films noires et romans. Il confesse que seule "Sad Man" qui clôture l’album peut être considérée comme une chanson sociale.

Mais attention, résumer Mudweiser à un autre groupe de Reuno, serait tellement réducteur. C’est toujours compliqué de ne pas parler de la carrière du chanteur, mais il ne faut pas perdre de vue que Jay, par exemple, officie aussi dans Verdun, un groupe de Doom, qui lui aussi envoie pas mal de décibels.

Pour les avoir vus sur scène il y a 7 ans, dans un petit bar de campagne (et cela n’a rien de péjoratif), Mudweiser est un groupe fait par des potes, pour des passionnés et avec une joie évidente.

The Call, le nouvel opus est plein de colère, de riffs hargneux et je le trouve parfaitement abouti de bout en bout. J’ai beaucoup de mal à trouver un titre en dessous, que ce soit dans cet album ou dans la discographie de Mudweiser en général.

La pochette est superbe et impose d’emblée l’ambiance oppressante de l’album. Les rythmes y sont lents, puissants et lourds. Le chant comme toujours puissant et les riffs de guitares aiguisés et prenants.

C’est certainement l’album le plus abouti de la discographie et souhaitons-le, certainement pas le dernier. Ce qui nous promet de belles tranches de Stoner à venir !