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puce / Allemagne / Années 1920 / Nouvelle Objectivité / August Sander /
Centre Pompidou  (Paris)  Du 11 mai au 5 septembre 2022

Le Centre Pompidou consacre une exposition d'envergure à l'art des Années Folles en Allemagne intitulée "/ Allemagne / Années 1920 / Nouvelle Objectivité / August Sander /" qui se compose de deux monstrations imbriquées.

En effet, elle met en résonance l'oeuvre du photographe August Sander avec celle des représentants du mouvement artistique de La Nouvelle Objectivité qui a emergé, et sans lui survivre, durant la République de Weimar (1918-1933).

Elle a été conçue sous le commissariat de Angela Lampe et Florian Ebner, respectivement conservatrice au service de la collection moderne et chef de service du cabinet de la photographie du Musée national d’art moderne, avec la volonté de dresser un panorama de la société weimarienne dans une perspective pluridisciplinaire à la fois thématique et monographique.

Ainsi ont-ils sélectionné avec un nombre conséquent de neuf centaines d'oeuvres et documents présentés en sections thématiques dans une mise en espace scénographié avec sobriété par Laurence Le Bris et Claudia Blazejczyk.

La Nouvelle Objectivité... vers un Nouveau Réalisme

L'exposition permet au grand public de découvrir un mouvement artistique sans doute relativement méconnu, hors ses figures majeures dont Otto Dix, Georg Grosz, Max Beckmann et Georg Scholz, qui se déploie sur la brève période historique de la République de Weimar et une décennie circonscrite par deux expositions présentées dans le même lieu de la Kunsthalle de Mannheim.

Ainsi entre juin 1925 avec "Neue Sachlichkeit. Deutsche Malerei seit dem Expressionismus (Nouvelle Objectivité - La peinture allemande depuis l’expressionnisme)" initiée par son directeur l'historien de l'art Gustav Hartlaub et avril 1933, avec " Kulturbolschewistische Bilder (Tableaux du bolchevisme culturel)" qui annonce celle intitulée "Entartete Kunst" qui, à Munich en juillet 1937, sévira en autodafé pictural de l'"Art dégénéré".


La monstration se déploie en arborescence autour d'une immense travée dédiée au grand oeuvre du photographe August Sander, sa colossale entreprise de dresser, sous le titre "Hommes du 20ème siècle", et dans le genre de la photographie documentaire, un recueil recensant tous les groupes et catégories socio-culturels allemands considéré comme un inestimable thésaurus sociologique.

Tirages originaux et tirages commerciaux sont appuyés de nombreux documents et, par ailleurs, certains clichés sont exposées à côté des portraits picturaux correspondants ainsi pour l'autoportrait de Heinrich Hoerle et son portrait par August Sander ou le portrait en pied du peintre Anton Räderscheidt par August Sander et sa silhouette en redingote noire quise retrouve dans sa toile "Jeune homme avec des gants jaunes" et dans celle "Maison n°9" d'Anton Raderscheidt.

La déambulation ordonnée selon les tropismes de la Nouvelle Objectivité, selon la qualification de Gustav Friedrich Hartlaub, et parfois définie comme un post-expressionnisme ou un réalisme magique se réfère au réalisme mais à un nouveau réalisme.

Un réalisme de la modernité en connection avec un réel factuel et en rupture esthétique avec celle des avant-gardes établies, de l'exubérance expressionniste à l' intellectualisme abstrait en passant par la fantaisie dadaiste et le délire surréaliste pour privilégier un regard objectif porté sur l'époque.

Ce qui se manifeste dans toutes les disciplines artistiques, beaux arts et arts décoratifs et notamment se concrétise dans tous les genres picturaux, ainsi dans le portrait, par une figuration sans déstructuration de la forme avec une volonté d'anonymisation des figures et - surtout - une distanciation émotionnelle, une approche dépourvue d'affect tant de l'artiste que du modèle avec l'émergence du nouveau type social de la "persona froide".

Et une réalité déprimante ainsi dans les natures mortes étiques et glauques dans lesquelles sont inclues les machines

et dans les nouveaux paysages urbains, souvent industriels, oppressants éloignés de l'iconographie souriante des lendemains qui chantent des futuristes ou des constructivistes.

S'agissant des scènes de genre, celles relatives à la classe bourgeoise et à l'élite culturelle ne sont pas cependant pas exemptes d'un trait satirique, voie grotesque ou caricatural.

Car la neutralité esthétique n'est pas synonyme de neutralité politique et les chantres de cette nouvelle objectivité s'intérèssent aux novations de l'époque moderne tenant à la rationalisation et à la fonctionnalisation qui s'immisce partout ainsi dans l'architecture de masse et l'aménagement intérieur.

Et surtout à la vie sociétale allemande à la manière, qualifiée par certains, d'un "naturalisme atmosphérique d’après-guerre" avec le dévoilement et une satire quasi-moralisatrice de la décadente sociéte post-impériale et du matérialisme petit-bourgeois, ce que le critique d'art Carl Einstein désigne comme un "bolchevisme culturel".

Toutefois ils procèdent de manière moins radicale que leurs homologues du groupe des Progressistes de Cologne, dont entre autres Franz Wilhelm Seiwert, Heinrich Hoerle et Otto Freundlich, pour qui la réalité est entendue comme le champ d’action de l’utopie.

Le carton du triptyque "La Grande Ville" d'Otto Dix révèle les trois strates sociales au ceur de leur préoccupation, le prolétariat victimisé, la bourgeoisie et les marges transgressives.

Les Années Folles dans la République de Weimar c'est l'effervescence cabarettique pour une société transgressive et permissive dans laquelle "la Neue Frau", la nouvelle femme émancipée, de la garçonne à la travestie, voisine avec les identités marginales.

Sur ce point, la Nouvelle Objectvivité s'intéresse aux changements et confusions des genres et à visibilisation de la subculture homosexuelle émanant des élites intellectuelles en portraiturant ses personnalités.

La section ad hoc nommée "Trangressions" présente également les scènes de cabarets interlopes, bistrots pour dames et bars homosexuels ainsi que celles d'une sexualité exacerbée pouvant aller jusqu'à des pratiques extrêmes.

Foisonnante, l'exposition comporte treize salles dont chacune nécessite une analayse attentive. Ainsi, et entre autres, ne pas rater les photos d'Albert Renger-Patzsch qui érige en armée les embauchoirs, isolateurs et fers à chaussures et la section intitulée "Utilité" dédiée au didactisme politique qui préside aux arts de la scène dont celui afférent au théâtre épique aux antipodes de l'illusionnisme théâtral avec les metteurs en scène Erwin Piscator et Bertolt Brecht.

En parallèle à l’exposition, le Centre Pompidou propose une programmation dédiée d'événements pluridisciplinaires sous le titre "Berlin, nos années 20" avec notamment des lectures de "Berlin Alexanderplatz" d'Alfred Döblin et en juin 2022 une édition spéciale de la Berlinale avec une sélection d'avant-premières, inédits et films primés dans l'édition 2022.

En préambule à la visite :
en podcast :
le parcours didactique de l'exposition
"La Neue Sachlichkeit dans l'Allemagne des années 20" avec les commissaires de l'exposition dans le cadre de l'émission "L'Art est la matière" de Jean de Loisy sur France Culture
en vidéo : l'expositon in situ
le diaporama in situ des expositions :
"Berlin, 1912-1932" aux Musées des beaux-arts de Belgique en 2018
"New Objectivity: Modern German Art in the Weimar Republic, 1919–1933" au Los Angeles County Museum of Art en 2018 et en vidéo la visite commentée par les commissaires
"Magic Realism Art in Weimar Germany 1919-33" à la Tate Modern à Londres en 2015

 
En savoir plus :

Le site officiel du Centre Pompidou

Crédits photos : © MM
avec l'aimable autorisation du Centre Pompidou


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# 24 mars 2024 : Enfin le printemps !

Le printemps, les giboulées de mars, les balades au soleil ... la vie presque parfaite s'il n'y avait pas tant de méchants qui font la guerre. Pour se détendre, cultivons nous !. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Dans ta direction" de Camille Benatre
"Elevator angels" de CocoRosie
"Belluaires" de Ecr.Linf
"Queenside Castle" de Iamverydumb
"Five to the floor" de Jean Marc Millière / Sonic Winter
"Invincible shield" de Judas Priest
"All is dust" de Karkara
"Jeu" de Louise Jallu
"Berg, Brahms, Schumann, Poulenc" de Michel Portal & Michel Dalberto
quelques clips avec Bad Juice, Watertank, Intrusive Thoughts, The Darts, Mélys

et toujours :
"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
quelques clips avec Nicolas Jules, Ravage Club, Nouriture, Les Tambours du Bronx, Heeka
"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
"Rita Graham partie 3, Notoriété", 24eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché

Au théâtre

les nouveautés :

"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
"Music hall Colette" au Théâtre Tristan Bernard
"Pauline & Carton" au Théâtre La Scala
"Rebota rebota y en tu cara explota" au Théâtre de la Bastille

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

et toujours :
"Lichen" au Théâtre de Belleville
"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
"Les bonnes" au théâtre 14

Du cinéma avec :

"L'innondation" de Igor Miniaev
"Laissez-moi" de Maxime Rappaz
"Le jeu de la Reine" de Karim Ainouz

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"Au nord de la frontière" de R.J. Ellory
"Anna 0" de Matthew Blake
"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
"Disparue à cette adresse" de Linwood Barclay
"Metropolis" de Ben Wilson

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Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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