Monologue performatif sur un texte de Tanguy Viel interprété par Pierre Maillet dans une mise en scène d'Emilie Capliez.

Dans une scénographie de Nicolas Marie, sur une estrade-praticable encadrée de projecteurs de cinéma, comédien Pierre Maillet fait son cinéma.

Et ce avec la partition monologale concoctée tel un roman d'apprentissage par l'écrivain Tanguy Viel, une partition sur mesure à double titre puisque écrite pour lui et à partir d'éléments biographiques.

En effet, en forme de biopic fictionnalisé, elle relate les souvenirs et confidences d'un homme à la culture cinéphique ultime au point de connaître le nom de tous les césarisés et oscarisés et pour lequel le cinéma, dès son enfance, a décidé de la prise de conscience de sa vocation.

Composée de manière mosaïcienne d'anecdotes, de récits, de portraits et de scènes de films, avec musique et voix off mais sans aucune image, et même d'un quizz genre "Monsieur Cinéma", elle dresse, comme l'indique, dans sa note d'intention, Emilie Capliez qui en assure la mise en scène,"le portrait d’un acteur à travers les films de sa vie".

Connue et maîtrisée s'avère la capacité d'incarnation de Pierre Maillet tant de personnages dramatiques de fiction que de personnalités-borderline dans des opus personnels, tels Pierre Molinier, un des précurseurs de l'art corporel, avec "Mes jambes, si vous saviez quelle fumée..." et une icône warholienne dans "One night with Holly Woodlawn".

En l'espèce, en adresse au public, Pierre Maillet se livre avec son avatar théâtral et avec autant de sensibilité que de pudeur à un nouvel exercice qui repose sur une mise en abîme de soi résolument inscrite dans la célébration de la vie, la vie rêvée, souhaitée et vécue comme "bigger than life".

Une superbe et réussie performance.