Comédie dramatique de Marc-Antoine Cyr, mise en scène d'Ambre Dubrulle, avec Julia Cash, Simon Cohen, Constance Guiouillier, Théo Navarro-Mussy, Damien Sobieraff et Kim Verschueren.
Dans la chambre d'hôpital où il est alité à Montréal, Mateo attend la mort et reçoit la visite des ses amis qui se relaient pour lui tenir compagnie. Cet événement sera pour ceux-ci, trentenaires comme lui, la mise en évidence de ce qu'ils refusent de voir, changeant au quotidien la réalité comme ils voudraient qu'elle soit. Le ballet des personnages qui se relaient autour du jeune homme en devient indécent tellement chacun ne parle plus que de lui-même, par peur d'affronter l'épreuve de la mort. La plume à la fois sensible et au vitriol de Marc-Antoine Cyr propose avec "Je voudrais crever" un texte lucide et fort sur les relations humaines et la fugacité des choses. Ambre Dubrulle a su s'en saisir pour en proposer une version absolument magnifique dans une mise en scène en tous points remarquable qui crée une vraie ambiance et sait donner le bon rythme à l'ensemble, en s'appuyant sur la création sonore prenante de Victor Pavel et les lumières idéales qu'elle crée avec Luca Bondioli. Elle dirige avec talent des comédiens formés comme elle à l'ESCA (Ecole Supérieure de Comédiens par Alternance) d'Asnières. Tous sont remarquables (Julie Cash, Constance Guiouillier, Théo Navarro Mussy, Simon Cohen et Kim Vershueren). Mais dans le rôle de Matteo, ne parlant que rarement mais observant tout et dont on devine les pensées par un jeu fin, Damien Sobieraff est exceptionnel, rendant son personnage bouleversant du début à la fin. Un très beau spectacle. |