Monologue dramatique de Alessandro Baricco mis en scène et interprété par Laurent Orry.
C'est Tim Tooney qui raconte cette histoire. Celui qui a embarqué à 17 ans pour jouer de la trompette dans l'orchestre de jazz du Virginian, paquebot qui faisait la liaison Europe-Amérique. C'est là qu'il fit la connaissance de Danny Boodmann T.D Lemon dit Novecento, parce qu'il avait été trouvé le premier jour du nouveau siècle en 1900. Il deviendra l'ami de ce personnage extraordinaire, génie du piano, abandonné à sa naissance sur le bateau et qui y passa toute sa vie à jouer avec les touches blanches et noires comme un don du ciel pour raconter dans son langage le monde entier qui venait à lui durant toutes ces années de traversées. Entre deux lampées d'alcool fort, Tim, que l'on sent inconsolable, raconte l'aventure incroyable et romanesque de Novecento, qui ne posera jamais ses pieds sur la terre, avec une émotion palpable. Avec une virtuosité peu commune, Laurent Orry, sur une vieille caisse de bois, raconte en les vivant toutes les séquences de ce récit. Qu'il fasse le maître de cérémonie ou recrée une tempête sur le pont du bateau, le comédien donne à ressentir, plus près et plus fort qu'au cinéma, toutes les sensations de ce monologue magnifique publié en 1994. Diction et énergie formidables, il est le génie théâtral pour raconter sans temps morts le génie musical et déploie en maestro comme un cadeau la la poésie du grand Alessandro Baricco dans ce "Novecento pianiste", chef-d'oeuvre au goût d'infini. Sublime ! |