Les Fatals Picards sont de retour ! Après deux ans d’absence plus ou moins forcée, ils ont repris la route et ont concocté un tout nouvel album.

On ne présente plus ce groupe de rock français qui sillonne les routes de France et de Navarre depuis plus de vingt ans : ils passeront forcément dans l’année près de chez vous, et ne les ratez pas si vous voulez passer une bonne soirée avec du bon rock, mais aussi une bonne partie de rigolade et surtout, des textes engagés et poétiques. Vous aurez l’occasion d’entendre des titres issus de leurs neuf précédents albums studios et de leur tout nouveau : Le Syndrome de Göteborg.

Quand nous avons demandé à Laurent Honel, le guitariste du groupe pourquoi ce nom, la réponse est à la fois simple et recherchée, cachée : un peu comme la plupart de leurs morceaux. Göteborg car ça sonne bien, nordique comme il faut, avec un rappel évidemment à Stockholm. Pour le caché, il faut écouter attentivement la chanson et mener ses propres recherches…

Comme à leur habitude, les Fatals Picards ont dosé savamment leur album entre rock qui sonne fort, morceaux aux textes plus politiques et engagés, chansons nostalgiques sur le temps qui passe et ovnis de poésie et d’absurdité.

Dans le registre engagé, on retrouve un thème plutôt rare : la vente d’armes par des entreprises française dans "9 Milliards". Elle fait échos à des morceaux de précédents albums sur des thèmes similaires comme "Tais-toi et creuse" et "Béton armé".

La crise sanitaire est également présente dans l’album mais pas question ici de parler pandémie : le sujet qui intéresse les Fatals Picards est les complotistes, abordé dans deux chansons, "Psycho Bunker" et "Les Playmobils Complotistes". L’angle d’attaque est pour le moins original dans cette dernière : ils imaginent que les différents types de complotistes sont autant de boîte de Playmobil qu’on peut collectionner et même assembler.

Pour ce qui est de la nostalgie, il s’agit ici d’évoquer les difficultés de voir ses enfants grandir et prendre leur indépendance dans "Ton Portable" : très belle balade à la guitare, aux accents irlandais grâce au violon qui vient l’accompagner à mi-morceau. Chantée en douceur par Paul Léger, le morceau démontre encore une fois que les Fatals, ce n’est pas seulement du rock rigolo mais bien plus que cela.

Pour ce qui est de la gaudriole, ils ne sont quand même pas en reste avec par exemple ce beau morceau d’absurdité qu’est "La poésie", parce que pourquoi pas ! Et puis c’est l’occasion d’utiliser des synthés et de chanter comme Julien Doré !

Parce que les Fatals Picards c’est aussi ça : une frontière ténue entre parodie et hommage, comme dans "La Prophétie des Vosges" ou ils inventent de toute pièce le groupe de metal le plus fameux des Vosges : Epinalika ! Sans les paroles, impossible de savoir que le morceau a été composé par le groupe tellement l’hommage est fidèle.

Cet album s’inscrit donc dans la droite lignée des précédents, il est varié, aborde des sujets tant de société, que de famille, on rigole beaucoup mais on est également émus.

Et surtout, les Fatals Picards sont un groupe de scène et les morceaux ne sont jamais autant vivants que sur scène avec eux. Le groupe sera à l’Olympia le 16 septembre 2022 accompagné de nombreux musiciens, à ne pas rater !