Le disque de Boris Maurussane est comme une corne d’abondance qui déborderait de musique. Une musique pop sophistiquée et psychédélique, capiteuse, influencée par Stereolab, les Beach Boys, The Zombies, Robert Wyatt, Dorian Pimpernel, les High Llamas, la musique Brésilienne...
Social Kaleidoscope est un disque foisonnant, dense et lumineux. Tout y est : l’ambition, la richesse mélodique, rythmique et harmonique, la production soyeuse et luxuriante, le travail sur les timbres et les structures des morceaux. On sent une extrême application dans cette écriture savante pas si éloignée de l’orfèvrerie, dans les textes en anglais qui "révèlent à bien les lire des obsessions assez personnelles : la méditation au cœur de la nature et le retour aux réalités foncières, le rapport au temps, attente, souvenir, nostalgie, fantasme, expectative - amicale, amoureuse, sociale, politique", dans les arrangements.
Une attention jusque dans les moindres détails, dans la voix qui se transforme parfois en chœur, dans l’orchestration par exemple avec ici du basson, un quatuor à cordes, ou là du hautbois, des cuivres, de l’épinette. Pour l’accompagner Julien Gasc, Sandrine Marchetti, Philippe Fauvel, Julia Marty, Laurent Talon,Emma Broughton... à mesure qu’on avance dans ce Social Kaleidoscope nous sommes pris comme dans un tourbillon étourdissant et l’on devine aisément que ce disque est fait pour durer ! Magique !