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puce Festival Levitation France #9 (édition 2022) - Bruit
Interview  (Chabada, Angers)  samedi 4 juin 2022

A l'occasion du Festival Levitation à Angers, nous avons rencontré Clément et Théophile, les membres de Bruit qui nous ont donné une interview.

Bienvenue dans le nord. Vous utilisez des extraits de discours de conférence dans vos introductions, est-ce par esthétisme ou par engagement ?

Clément : C’est complètement par engagement et c’est aussi par esthétisme. A la base on cherche un message qui nous parle et qui a un rapport avec la musique. On privilégie quand même un discours qui va avoir un grain sonore, des vieux discours radio, des passages télé en noir et blanc d’il y a plusieurs décennies. Et même si le discours colle avec ce qu’on veut dire, si l’extrait audio n'est pas intéressant, au niveau du son on va chercher autre chose.

C’est parfois frustrant d’avoir des gens qui ont des discours incroyables et qui ont une voix pourrie. On aimerait beaucoup mettre en avant leur discours mais on ne peut pas car d’un point de vue sonore ça ne passe pas. On veut que le son ait un charme. Ça nous met dans une capsule qui a un grain de voix et qui a de la prise de son. On essaie d’avoir le son et la forme. Il faut ça raconte quelque chose qui soit prégnant par rapport à notre musique.

Théophile : Je crois que le passage où on a du « Albert Jacquard» c’est un passage radio, année 80, et on a aussi un truc de Bernie Sanders où là c’est un discours au micro dans un débat où il dit aux gens qui l’entourent qu’ils sont des gros mecs de droite, les millionnaires et les milliardaires sont une exception à la règle, il remet un peu tout le monde à sa place et donc c’est un peu pris avec des micros d’ambiance ; ça a un charme au niveau du son, mais il y a aussi le message qui est un moment fort de l’histoire du gars.

Clément : Comme on n’a pas de chant, on n’a pas de parole ça permet de donner des clés de compréhension, réflexion sur le message qui est caché derrière les compositions.

En parlant de message, j’ai vu que vous étiez sensibles à l’écologie. Qu’est-ce que vous avez envie de faire passer ou quelles actions vous avez envie de faire par rapport à ça ?

Clément : Le rôle des artistes c’est de montrer l’exemple, c’est surtout de faire un état de faits, du monde qui nous entoure. A notre niveau, on se contente de faire la musique d’une façon qui nous paraît éthique. Comme en France les gens doivent être sensibilisés à la qualité de la nourriture, nous c’est de faire de la musique de manière artisanale. On boycotte le bas fond de streaming et sortir des chemins industriels où tout est prêt fait, rapidement, privilégier la quantité à la qualité. On essaie de montrer cet exemple là à notre niveau.

Nous ne sommes pas des hommes politiques et ce n’est pas à nous de donner une direction aux gens. Mais dans nos vies personnelles, j’essaie d’être cohérent entre ce que je raconte et ce que je suis.

Je fais des efforts, éviter de prendre l’avion, être vegan , de réduire mon empreinte et d’être de plus en plus responsable de ce qui se passe autour de moi et de vivre plus en paix avec la biosphère.

Un truc où je pollue moins, où je détruis moins, tous les ajustements que je peux faire pour devenir un meilleur humain dans cet écosystème. Donc si en plus je peux faire passer un message qui fait réfléchir les gens, ça fait partie du truc. Effectivement le circuit court, l’artisanat, le rapport à des choses plus locales, je pense que c’est une des solutions qui sont hyper efficaces et positives autant dans des paramètres éco logiques que sociologiques.

Quand tu vas acheter tes carottes chez ton voisin fermier, c’est peut être mieux pour plein de raisons que d’aller les acheter au supermarché. C’est pareil pour la musique, c’est pareil pour tout.

On essaie d’inspirer les gens qui eux peuvent faire des actes profonds.

Vous pouvez toucher beaucoup de monde à la fois.

Clément : Ce n’est pas un message de "il faut faire ça" ; c’est plus un truc de voici comment on se prend le monde dans la gueule, voici nos espoirs et nos angoisses, on essaie d’en faire un truc de pure émotion, "t’es touché ou t’es pas touché. Touché tu peux lire en filigrane un discours, qui a un contenu politique car le monde est politique, le monde c’est du positionnement du chaud et du froid, du noir, du blanc, ce sontdes opinons qui se confrontent donc la musique aussi.

On n’est pas un groupe avec des banderoles sur scène.

Théophile : On a rencontré un Finlandais en Belgique il y a deux semaines qui nous a dit qu’après avoir écouté notre musique, il est devenu vegan, il a revendu sa voiture et il a arrêté son groupe de pop. Ce gars avait l’air convaincu. Notre musique l’a fait réfléchir et c’est lui qui trouve ses propres réponses. Chacun fait ses propres démarches.

Justement vous parliez d’instruments, vous en utilisez déjà quelques-uns. Avez-vous envie d’introduire des instruments traditionnels d’autres pays ?

Clément : Si on le fait ça ne sera pas nous qui les jouerons. J’aurai trop peur d’un côté de l’appropriation culturelle et de l’autre côté ce n’est pas un langage que je maîtrise donc il faudrait que l’on fasse une collaboration avec un musicien dont c’est vraiment le vocabulaire. Ça peut vite devenir anecdotique si moi je prends une cithare et jouer sur un morceau, je ne me permettrais pas, il y a des gens pour qui c’est vraiment la passion et qui ferait ça mieux que moi.

Quand on a envie de rajouter une source, on le fait jouer par quelqu’un qui gère vraiment ça.

J’amène déjà une patte néoclassique dont tu parles. On ne maîtrise jamais son langage j’ai un background, je ne vais pas me mettre à faire du rap si je ne sais pas ce qu’est cette culture.

Pareillement nos influences rock, elles sont fortes mais on a beaucoup de culture et on essaie de maîtriser notre sujet.

On essaie de faire attention à ne pas devenir un truc anecdotique. De la même manière que les discours qu’on peut mettre dans notre musique, on fait beaucoup de recherche avant, ce n’est pas juste pris sur la volée parce que c’est stylé.

Théophile : Et ça dépendra s’il y a une rencontre.

Clément : Sauf Franck si tu joues du bouzouki. Rires

J’adore le oud mais je me permettrai jamais d’en jouer car il y a des gens qui le font bien mieux que moi.

Théophile : En tout cas on ne ferme pas la porte à des collaborations.

Votre énergie et votre inspiration viennent d’où ?

Théophile : C’est dans ce qu’on écoute, les influences musicales, dans le rock, dans le classique et dans l’électro et le monde qui nous entoure.

L’électro, vous l’associez comment ?

Clément : Si je peux me permettre les styles musicaux, globalement, j’en ai rien à f…. ! Je trouve que ce sont des cases pour rassurer en permanence. Je ne comprends pas pourquoi il faudrait être rock, classique, électro. Tout ça ce sont des outils, des saveurs. En fait aujourd’hui on utilise la musique électronique dans à peu près tous les styles mais on peut switcher deux morceaux après avec un morceau de metal. Pour moi ce sont juste des ingrédients, comme si on mangeait un plat et qu’on se concentrait sur le fait qu’il y a des haricots et pas sur le goût global du plat et de l’expérience qu’on est en train de vivre.

On aime la musique qui intrigue, qui nous fait voyager dans nos têtes, on aime bien quand ça part loin et qu’on perd la notion du temps et ça, ça se passe dans plein de styles, que ce soit du metal ou de la musique classique, néoclassique, de la folk, avec des ingrédients différents ou une langue différente, par contre entre guillemets la même histoire.

Vous avez fait quelques premières parties dont Ez3kiel. Inversement quel groupe pourriez-vous choisir pour votre première partie ?

Clément / Théophile : Il faut que ce soit cohérent. "Ludo Rize" serait incroyable mais ils sont au même stade que nous.

Théophile : Outlander j’adorerai, c’est un groupe anglais, plus jeune que nous et qu’on a découvert l’année dernière, qui se mettent à tourner. On était dans le même festival mais on n’a pas pu les voir, c’est du rock instrumental. On espère les croiser sur la route.

Dernière question : passer avant Kim Gordon ça vous fait quoi ?

Clément : Concrètement ça met la pression. Mais le stress c’est utile ça réveille sinon tu es trop pantouflard. C’est un challenge et on est hyper heureux d’être là.

Merci beaucoup et bon concert.

 

En savoir plus :
Le site officiel de Levitation France
Le Facebook de Levitation France

Crédits photos : Cesar et Antoine


Catherine Leclerc         
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# 21 avril 2024 : Des beaux disques, des beaux spectacles, une belle semaine

On fait le plein de découvertes cette semaine avec des tas de choses très différentes mais toujours passionnantes. Pensez à nous soutenir en suivant nos réseaux sociaux et nos chaines Youtube et Twitch.

Du côté de la musique :

"Génération (tome 1)" de Ambre
"Out" de Fishtalk
"Take a look at the sea" de Fontanarosa
"Venus rising" de Trio SR9 & Kyrie Kristmanson
"Perpétuel" de Vesperine
"Liminal status" de Watertank
"The great calm" de Whispering Sons
"Keep it simple" de Yann Jankielewicz , Josh Dion & Jason Lindner
Quelques nouveautés en clips avec Isolation, Resto Basket, Greyborn, Bad Juice, Last Temptation, One Rusty Band, We Hate You Please Die
nouvel épisode du Morceau Caché, consacré à Portishead
et toujours :
"Kit de survie en milieu hostile" de Betrand Betsch

"Let the monster fall" de Thomas de Pourquery
"Etat sauvage" de Chaton Laveur
"Embers of protest" de Burning Heads
"Sin miedo" de Chu Chi Cha
"Louis Beydts : Mélodies & songs" de Cyrille Dubois & Tristan Raës
"Arnold Schönberg : Pierrot lunaire" de Jessica Martin Maresco, Ensemble Op.Cit & Guillaume Bourgogne
"C'est pas Blanche-neige ni Cendrillon" de Madame Robert
"Brothers and sisters" de Michelle David & True Tones
"Prokofiev" de Nikita Mndoyants
"Alas" de Patrick Langot, Alexis Cardenas, Orchestre de Lutetia & Alejandro Sandler
"Symptom of decline" de The Black Enderkid
"Tigers blood" de Waxahatchee
"Not good enough" de Wizard

Au théâtre :

les nouveautés :

"Sonate d'automne" au Théâtre Studio Hébertot
"Frida" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses

"Preuve d'amour" au Théâtre du Guichet Montparnasse
"Après les ruines" au théâtre La Comète de Chalons En Champagne
"Objets inanimés, avez-vous donc une âme ?" au Théâtre du Guichet Montparnasse
"Royan, la professeure de français" au Théâtre de Paris
Notes de départs" au Théâtre Poche Montparnasse
"Les chatouilles" au Théâtre de l'Atelier
"Tant que nos coeurs flamboient" au Théâtre Essaïon
et toujours :
"Come Bach" au Théâtre Le Lucernaire
"Enfance" au Théâtre Poche Montparnasse
"Lîle des esclaves" au Théâtre Le Lucernaire
"La forme des choses" au Théâtre La Flèche
"Partie" au Théâtre Silvia Monfort
"Punk.e.s" Au Théâtre La Scala
"Hedwig and the angry inch" au théâtre La Scala
"Je voudrais pas crever avant d'avoir connu" au Théâtre Essaïon
"Les crabes" au Théâtre La Scala
"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
des reprises :
"Macbeth" au Théâtre Essaion
"Le chef d'oeuvre inconnu" au Théâtre Essaion
"Darius" au Théâtre Le Lucernaire
"Rimbaud cavalcades" au Théâtre Essaion
"La peur" au Théâtre La Scala

Une exposition à la Halle Saint Pierre : "L'esprit Singulier"

Du cinéma avec :

"Le déserteur" de Dani Rosenberg
"Marilu" de Sandrine Dumas
"Que notre joie demeure" de Cheyenne-Marie Carron
zt toujours :
"Amal" de Jawad Rhalib
"L'île" de Damien Manivel
"Le naméssime" de Xavier Bélony Mussel
"Yurt" de Nehir Tuna
"Le squelette de Madame Morales" de Rogelio A. Gonzalez

Lecture avec :

"Hervé le Corre, mélancolie révolutionnaire" de Yvan Robin
"Dans le battant des lames"' de Vincent Constantin
"L'heure du retour" de Christopher M. Wood
"Prendre son souffle" de Geneviève Jannelle
et toujours :
"L'origine des larmes" de Jean-Paul Dubois
"Mort d'un libraire" de Alice Slater
"Mykonos" de Olga Duhamel-Noyer
"Des gens drôles" de Lucile Commeaux, Adrien Dénouette, Quentin Mével, Guillaume Orignac & Théo Ribeton
"L'empire britanique en guerre" de Benoît Rondeau
"La république des imposteurs" de Eric Branca
"L'absence selon Camille" de Benjamin Fogel
"Sub Pop, des losers à la conquête du monde" de Jonathan Lopez
"Au nord de la frontière" de R.J. Ellory
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Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

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