30 ans ! De la petite fête de village à l'immense festival sur 4 jours, cela fait maintenant 30 ans que Carhaix est un lieu de rencontre idéal pour tous les amateurs de musique et de fêtes.
Cette année, le festival renaît après une pause Covid et une édition limitée en 2021. Il revient avec ses 4 scènes, son casting international et le soleil breton qui fut, pour une fois, présent du début à la fin.
Si les têtes d'affiche attendues, Clara Luciani, Stromae, Midnight Oil, ou encore Juliette Armanet, impeccable en reine du disco, ont réalisé d'excellents concerts, ici chez Froggy's Delight, nous allons nous intéresser à quelques perles plus rock dénichées au fil des jours et des scènes.
Premier jour et première déconvenue avec l'annulation des Fontaines D.C. très attendus après une première déprogrammation lors du dernier festival avant Covid. La série continue et il faudra attendre la Route du Rock pour enfin peut-être voir ce groupe en live.
Les Alsaciens de Last Train parviennent toutefois à faire oublier les irlandais avec leur quasi post-rock, tout en puissance, avec montées en longueur, descentes explosives et une attitude de scène qui clouera sur place les plus sceptiques. Deuxième passage de ce groupe de scène aux Charrues après un étonnant concert sur la grande scène, il y a quelques années. Ils le méritent.
Plus tôt dans la journée, les Parisiens de Lulu Van Trapp avaient étonné les spectateurs de la petite mais intéressante scène 4 avec leur pop déjantée. Tantôt très rock, tantôt très Rita Mitsoukien, le concert était un excellent démarrage de festival où tous les styles se mélangent et où, encore une fois, il est important de quitter les scènes principales pour y découvrir des perles.
Figure de la scène française rock, et rennaise, Laetitia Shériff, offrira à son tour sous le chapiteau Gwernig, un concert à la fois touchant et puissant. Epaulée par son groupe et ses amis, elle égrène ses titres avec toute la force des guitares électriques. On reste, comme à l'habitude, scotchés devant un tel spectacle.
Perle encore le vendredi avec les Johnny Mafia tout juste arrivés de Sens pour remplacer les Viagra Boys. Des gueules et des mimiques pendant tout le concert punk chargé d'hymnes rapides et rafraichissants qui tranchent avec le rap convenu présent au même moment sur la plus grande scène.
Le troisième jour sera plus calme malgré d'excellentes prestations des Mansfield Tya et de Thylacine avant un concert épatant de -M- sur la grande scène. Déjà vu de nombreuses fois au même endroit mais toujours aussi parfait, cette fois avec le concours de la bassiste et chanteuse Gail Ann Dorsey pour tout le concert et en particulier un hommage à Bowie avec une reprise formidable de "Life on Mars".
Dernier jour et de nouveau une très bonne surprise avec le concert du duo Structures devenu quatuor en live. Cold-wave, post-punk, les qualificatifs s'accumulent mais l'énergie live est parfaite avec des titres comme "Satellite" complètement entêtant. On souhaite le plus grand succès au groupe d'Amiens qui réussit parfaitement la prestation de l'après midi sur cette scène Grall décidément intéressante.
Tête d'affiche du dimanche soir, Orelsan fait ensuite plaine comble et réussit un concert survolté qui séduit même les moins fans du plus grand rappeur français du moment, mis en avant dernièrement par l'excellent documentaire de Prime. Tous les tubes y passent et associés à d'excellents musiciens, il réalise le concert du jour sur la grande scène à la satisfaction des 60 000 spectateurs quasiment tous tassés devant Glenmor.
Après cette explosion musicale, le festival se termine avec un merveilleux concert apaisé de Polo et Pan, deux DJs adeptes de musique du monde, qui nous embarquent dans un voyage coloré, au calme, avant de quitter ces 4 jours musicaux hors du temps. |