L’enseignant d’Histoire que je suis ne pouvait qu’attendre avec une grande impatience le dernier ouvrage de Camille Pascal publié aux éditions Robert Laffont. Reçu en avance durant l’été, j’ai pu savourer l’écrit de cet écrit, agrégé d’histoire, couronné du grand prix de l’académie française qui nous avait ravi avec ses deux précédents ouvrages, L’été des quatre rois et La chambre des dupes.

L’air était tout en feu est donc son troisième roman historique, il nous propose une plongée haletante au cœur de la régence de 1718. Le 27 avril 1718, un incendie ravage le Petit-Pont, menaçant Notre-Dame. Alors qu’à Paris l’air est tout en feu, au château de Sceaux, la duchesse du Maine souffle sur un autre brasier bien plus dangereux pour le Régent, celui du complot.

Mariée à l’aîné des bâtards de Louis XIV, haute comme trois pommes mais animée d’un orgueil de princesse de sang, cette "précieuse" règne sur sa petite cour de beaux esprits comme sur son mari. Soutenue en secret par le prince de Cellamare, ambassadeur du roi d’Espagne, et encouragée par les survivants de la vieille cour du Roi-Soleil, elle va intriguer avec passion.

Ainsi, en ce printemps 1718, un vent de fronde se lève sur la France et une véritable course-poursuite pour le pouvoir s’engage entre la duchesse d’un côté et le Régent de l’autre.

Avoir un ouvrage de Camille Pascal entre les mains, c’est se plonger dans une écriture délicieuse et enivrante qui nous raconte avec précision un moment d’histoire. Particulièrement documenté, l’auteur connaît tellement bien l’Histoire, l’ouvrage reconstitue les événements de cette période au travers de nombreux personnages, savamment présentés évidemment.

Passionnant de bout en bout, toujours imprégné des luttes de pouvoir à la cour, le livre de Camille Pascal nous dresse un portrait saisissant de la duchesse du Maine, nous entraîne dans les méandres de l’Histoire, de ses conspirations politiques. Il nous renseigne sur les nombreuses haines familiales au travers d’une galerie de portraits tous plus extravagants les uns que les autres. Il fait renaître avec virtuosité le temps enflammé et haletant de la régence.

Avec Camille Pascal, le roman historique prend sens. L’air était tout en feu ne pourra que ravir les férus d’Histoire mais il pourra aussi embarquer sans problème tous les amoureux des lettres tant l’écriture de l’auteur, ponctuée d’humour et d’ironie est délicieuse à lire. Dans la lignée de ses deux ouvrages précédents, le nouveau roman de Camille Pascal est un petit bijou, un "must have" selon moi.