J’ai une affectation particulière pour l’écriture sensible de Cécile Pivot, une femme de lettres, journaliste, que j’ai découvert en 2019 avec Battements de cœur puis Les lettres d’Esther l’année suivante.
Voilà qu’elle revient en cette rentrée littéraire avec son troisième roman, Mon acrobate, toujours publié aux éditions Calmann-Lévy, toujours pour nous raconter des histoires sensibles et touchantes.
Avec Mon acrobate, l’auteur nous embarque dans la vie d’Izia qui, un matin, regarde son mari quitter l’appartement dans lequel ils ont élevé leur fille Zoé, renversée par un chauffard quelques mois auparavant. Izia n’a pas un geste pour le retenir. Elle est même soulagée d’être seule avec son chagrin, libre de s’enfermer dans la chambre intacte de sa fille.
Au fil des jours, la faim, le besoin de marcher, de sentir le soleil sur sa peau, reviennent. Izia comprend qu’elle doit vivre cet "après" et trouver une activité où nul ne sait rien de sa perte. Elle a l’idée de proposer ses services à des gens souhaitant débarrasser le domicile d’un proche disparu.
Izia devient alors une drôle de déménageuse. Pour l’aider, elle embauche Samuel, un jeune homme au franc-parler déconcertant et aux fragilités touchantes. Cette rencontre, et toutes celles suscitées par son travail incongru, sont les premiers fils fragiles qui vont ramener peu à peu cette femme perdue vers la vie.
Je savais Cécile Pivot capable d’émouvoir n’importe quel lecteur par ses écrits. Mon acrobate en est l’illustration parfaite. L’ouvrage de Cécile Pivot n’est pas une lecture éprouvant mais une lecture émouvante qui porte sur des sujets forts, ceux du deuil et de l’amour notamment qui touchent un couple frappé par ce qu’il y a de pire, la perte d’un enfant.
Cécile Pivot dissèque avec intelligence et minutie la peine qui survient lors de l’arrivée d’un drame dans une famille. Elle nous livre un ouvrage qui de nouveau ne fait pas dans le pathos, préférant prendre les chemins de la pudeur pour nous montrer ce que représentait cette petite acrobate lorsqu’elle était en vie. Elle nous fait passer du rire aux larmes, arrivant à nous faire ressentir ce que vit Izia qui tente de se reconstruire.
Mon acrobate est un superbe ouvrage, un roman d’une grande justesse, un livre bouleversant servi par la superbe écriture de Cécile Pivot qui excelle pour analyser les sentiments.