Spectacle conçu et mis en scène par François Orsoni d'après l'oeuvre éponyme de William Shakespeare, avec Jean-Louis Coulloc’h, Alban Guyon, Thomas Landbo, Estelle Meyer et Pascal Tagnati.
"Bienvenue à Corioland !" tel que signifié par la scénographie de Natalia Brilli avec ses enseignes lumineuses et le fronton antique de carton-pâte de "L'Acropol" pour planter le décor du spectacle "Coriolan" conçu par François Orsoni.
Celui-ci résulte de l'adaptation de la tragédie éponyme de William Shakespeare, opus historico-politique sur le thème de la démocratie et ses corollaires, le pouvoir du potentat et la représentativité du peuple, sujets à la résonance éminemment contemporaine, relatant le destin fatal d'une figure de la République romaine archaïque, le patricien Coriolan, soldat glorieux mais inapte à la gouvernance.
Dans la mise en scène frontale de François Orsoni placée sous le prisme de "la politique spectacle", le personnage-titre campé par Alban Guyon se présente comme un héros, à la coiffure de punk péroxydé, de chevauchées fantastiques, puis, au sommet du pouvoir sous l'emprise d'un hubris démesuré, naviguant entre tenue "bling-bling" avec un total look Versace et celle de rappeur jogging-chaussettes-claquettes.
A ses côtés, sa mère (Estelle Meyer), une toxique "drama queen", et un consul médiateur (Thomas Landbo), clone du feu kayser de la mode avec accent mais sans catogan qui se confronte en sous-main aux mécontentements plébéiens (Jean-Louis Coulloc’h et Pascal Tagnati).
François Orsoni réussit une hybridation singulière entre le théâtre tragique, le péplum comique et la bouffonnerie iconoclaste des spectacles performatifs initiés par le duo Sophie Perez-Xavier Boussiron de la Compagnie Zerep, tout en procédant au choix d'une singulière scansion consistant en une césure des phrases qui n'est pas sans incidence sur leur compréhension.
Alors avis aux amateurs. |