Spectacle conçu par Vanasay Khamphommala, avec Vanasay Khamphommala, Caritia Abell, Natalie Dessay et Pierre-François Doireau.

Avec sa Compagnie Lapsus Chevelü, affichant une identité "trans" tous azimuts, du culturel au générationnel en passant par le transcendental, le dramaturge et performer Vanasay Khamphommala souhaite " transphormer le monde" et "créer des beautés nouvelles".

Avec son opus intitulé "Echo" en résonance avec le mythe, et le destin funeste, de la nymphe condamnée à l'écholalie et éperdue d'amour transi pour Narcisse, ambitionne de "sauver l’humanité du chagrin d’amour" et "transformer nos coeurs en chambres d’écho qui sonnent à l’unisson".

Comme le chantaient les Rita Mitsouko les histoires d'amour finissent mal en général et les thèmes du chagrin d'amour et du désespoir amoureux, lot commun intemporel et universel, ont été décliné de manière récurrente sous le thème de la souffrance, du tragique au mélodramatique, souvent de manière esthétisante et parfois placée sous le signe d'un érotisme masochiste.

Vanasay Khamphommala y apporte sa contribution avec, inscrite dans le registre de la performance pluridisciplinaire, une partition dans laquelle, précise-t-il dans sa note d'intention, "la tragédie côtoie(ra) la sitcom, l’opéra, le slow sirupeux, l’histoire, la fiction".

Et la figure d'Echo constitue le véhicule par lequel Vanasay Khamphommala, personnalité singulière dans son atypisme au regard des normes et codes balisés, aspire à dépasser l'état de souffrance au terme d'un salvateur rituel mental en forme de simulacre mortuaire qui ressort au biodrame, à l'art corporel et à l'esthétique de la douleur dans son approche baudelairienne.

Vanasay Khamphommala officie sur scène mutique, hors sa parole s'inscrivant en prolégomène en fond de scène et en images vidéo, et quasiment hors champ, d'une manière dont la primeur est laissée au public, alors qu'interviennent trois personnages campés par la performeuse Caritia Abell, la chanteuse lyrique Natalie Dessay et le comédien Pierre-François Doireau qui opèrent notamment dans une paradoxale et comique scène de comédie déclinant un propos du metteur en scène Krzysztof Warlikowski quant au pique-nique des gens heureux.

Donc au spectateur d'apprécier son entreprise et notamment sa vertu cathartique.