Bukowski est de retour. Dit comme ça, il n’y a rien d’anormal, mais le groupe revient de loin, très loin. Bukowski a perdu un membre fondateur en la personne de leur bassiste Julien, frère de Mathieu, chanteur et guitariste du combo. Il y a certainement eu une période de doute avant de décider de continuer en mémoire de Julien.
Leur album, commencé pendant la pandémie et l’éloignement forcé, voit donc le jour ! Il a été le fruit d’un travail à distance, une nouveauté pour le groupe (comme, malheureusement, pour d’autres) et soyons honnête : il envoie du bois.
Tu connais ma passion pour les étiquettes (qui ne devraient être que sur les pots de confitures, répétons-le encore) et celle qui collait à Bukowski était plutôt celle d’un groupe de stoner. Avec cet album éponyme, impossible d'en coller une et une seule et qu’est-ce que c’est bon !
Le premier morceau envoie dans les cordes, "From above" nous avoine un direct, puis le groupe nous fait traverser avec "Breathin’ underwater" une série d’états différents : tantôt planant, tantôt très heavy, ce titre de presque 7 minutes est apocalyptique. Et Bukowski n’en reste pas là. En 11 titres, le groupe a le temps de démontrer son savoir-faire.
L’album, réalisé en compagnie de HK (Loudblast, Black Bomb A, Otargos…) au studio Vamacara, est certainement un des meilleurs albums de metal de cette fin d’année, voire de l’année.
S’ensuivent "Crossroads" très punchy, "NCFYC" avec son intro ultra planante, mais méfiez-vous de l’eau qui dort, parce que le groupe va encore nous en mettre plein la tête, progressivement. Je pourrais aussi te parler de "The Third Day", rapide, puissant, qui te cloue sur place, comme "My Claws" par exemple.
A noter "Arcus", titre avec un chant en français et qui voit l’apparition de Wojtek, champion incontesté de la ligue de battle a cappella Rap Contenders. Le titre n’a rien de rap, mais quelle puissance, quelle force dans ce titre… On a aussi le retour aux affaires rock de Toni Rizzotti, qui a longtemps officié au sein d'Enhancer, sur le titre "Vox Populi", dont le clip accompagne la sortie de l'album.
Comme je te l’ai dit plus haut, cet album qui fait suite à la perte d’un être cher, montre que Bukowski, après un temps de deuil, revient et ne compte pas laisser ses fans orphelins. C’est Max, un proche de Julien et ancien guitariste de Full Throttle Baby qui le remplace. Bukowski est une histoire de famille et c'est certainement pour cette raison qu’il nous parle autant !
Je ne peux pas finir ma chronique sans parler de l'objet : le disque est sublime, les illustrations de Zariel sont justes phénoménales et nous vont droit au coeur... C'est un des plus beaux hommages que le groupe pouvait rendre à Julien : un album aussi beau à voir qu'à écouter !
J’aimerai vraiment pouvoir les voir sur scène, je suis sûr de prendre une belle claque ! Tu peux foncer sur cet album à la pochette aussi sombre que superbe.