Ayant lu il y a quelques mois American Predator, l’un des meilleurs livres de 2021 publié aux éditions Sonatine, je me suis précipité sur Black Bird, annoncé dans la lignée de ce dernier. Encore un ouvrage tiré de faits réels sur un tueur en série, un true crime me direz-vous. Et bien oui ! J’aime beaucoup ces lectures tirées de faits réels, ces thrillers haletants qui nous raconte des faits réels. J’ai donc beaucoup aimé Black Bird même si au final, je l’ai trouvé un ton en dessous d’American Predator, je vous expliquerai pourquoi.
Black Bird est la réédition d’un ouvrage publié déjà chez Sonatine en 2011 qui s’appelait Avec le Diable, un ouvrage écrit à quatre mains, celles de l’un des personnages principaux du livre et celles d’un journaliste qui s’est fortement documenté sur l’histoire que nous raconte l’ouvrage.
James Keene fut un jeune homme à qui tout réussissait. Issu d’une famille aisée, membre de l’équipe de football de son université, il disposait d’une belle vie faite de nombreuses soirées arrosées, sans jamais être dans le besoin.
En 1996, son monde s’écroule et la belle vie qu’il avait avec. Jeune dealer, il tombe pour trafic de drogue et se retrouve condamné à 10 ans de prison. Il va alors se retrouver face à un membre du FBI qui va lui proposer un deal totalement fou, une annulation de sa peine s’il collabore avec les fédéraux pour faire tomber un certain Larry Hall, un serial killer soupçonné d’une vingtaine de crimes mais inculpé seulement pour l’un d’entre eux au cours d’un procès qui s’apprête à être révisé en appel.
Larry Hall est un homme intelligent, un serial killer difficile à approcher, réussir à le faire parler ne semble pas être simple. Arriver à ce qu’il se confesse pour le faire tomber et surtout savoir où sont les corps de ses victimes risque de s’avérer difficile. Keene hésite à accepter cette mission complexe et dangereuse mais finit par accepter le défi.
Il intègre alors l’unité psychiatrique de la prison de Haute sécurité où Hall est détenu. Seuls le directeur et le chef psychiatre de l’unité sont alors au courant de ce deal passé avec le FBI et du but de la présence de Keene dans cette unité.
Au milieu des psychopathes, Keene va devoir chercher à gagner la confiance de Hall, avec intelligence, sans se faire démasquer, pour lui faire avouer ses crimes. En même temps, il doit veiller sur ses arrières, ne pas s’attirer des problèmes avec les autres prisonniers qui n’aiment pas les tueurs en série, qui pourraient s’en prendre à lui en lui reprochant de sympathiser avec Hall. Chercher à gagner dix ans de prison pourrait atteindre à sa vie.
L’ouvrage est construit en alternant les chapitres avec le récit en prison et le passé des personnages principaux. J’avoue que le début de l’ouvrage consacrée à la vie de Keene et sa chute pour trafic de drogue est un peu longue. Le reste de l’ouvrage est par contre très dynamique et vivant, du fait de l’alternance des récits et des chapitres relativement courts.
Il se dégage de cette lecture une tension que l’on ressent au fil des pages, tension présente entre Keene et Hall, tension présente aussi lorsque la vérité est sur le point d’éclater mais aussi tension entre Keene et les autres prisonniers.
L’ouvrage nous permet aussi de bien d’appréhender les serial killer, chose qui se faisait aussi à merveilles dans American Predator. Souvent, ce sont des êtres très intelligents, difficile à manipuler et à destabiliser.
C’est aussi un excellent bouquin sur le système carcéral américain, sur la violence décuplée qui règne dans ces prisons, sur la notion d’enfermement et sur ses conséquences.
Pour finir, une série adaptée de ce bouquin est sortie dernièrement sur Apple TV, dirigée par Denis Lehane, réputé pour ses thrillers excellents. Si elle est du même niveau que le bouquin, je pense qu’elle mérite d’être regardée. |