C’est la rentrée littéraire aux éditions Harper Collins avec le troisième ouvrage déjà pour Emilie Guillaumin, auteure du remarqué L’embuscade, qui sort au passage en format poche au même moment que Petites dents, Grands crocs, livre qui a occupé une petite partie de mes vacances de Noël.

On se retrouve aux côtés de Sarah Barry, une épouse et mère comblée, a quitté les RH d’une grande entreprise pour s’accorder une année d’écriture. Problème, alors qu’elle dispose enfin du temps nécessaire dont elle a besoin, le piège de la domesticité semble se refermer sur elle.

Sarah se retrouve confrontée à de nombreux problèmes. Cela commence par une fatigue inhabituelle, des chutes de cheveux, et puis il y a ces maux de tête lancinants qu’elle rencontre.

Quand il n’est pas en voyage d’affaires, son mari la couve, la chahute, la questionne. Entraînant leur fils Thomas dans ce manège qui ne tourne plus très rond. A moins que ce ne soit elle qui fantasme ?

Au cœur de cet ouvrage se trouve la maternité, la vie de couple et les liens entre les deux surtout. Ici, Sarah doit faire face la relation très fusionnelle qui unit le père (très particulier) et son fils, unis au passage par une étrange comptine qu’ils fredonnent régulièrement, devenant vite insupportable pour elle.

Rapidement mise de côté par sa propre famille, méprisée par son époux et surprise par l’attitude particulière de son fils à son égard, on voit au fil des pages l’état de Sarah se détériorer au niveau du physique et de son mental.

L’écriture à la première personne nous immerge de façon plus intense dans la vie de Sarah, dans ses émotions, dans sa détresse et dans ses pensées. Cela est aussi accentué par les nombreuses descriptions de tout ce qu’elle vit au quotidien.

Ce qui marque la lecture de cet ouvrage une fois terminé, au-delà de son histoire, c’est véritablement l’ambiance très pesante, voire malsaine qui s’en dégage. A cela s’ajoute une écriture inspirée, superbe qui s’adapte dans le style à l’évolution de Sarah.

L’ouvrage se lit très facilement, il est même plutôt prenant quand on est bien installé dedans grâce à sa bonne construction et la tension qui monte à merveille au fil des pages.

Alors voilà, cela fait une très bonne lecture de plus pour ce début d’année avec cet ouvrage qui me donne terriblement envie de lire L’embuscade quand j’aurais un peu plus de temps.