Spectacle théâtro-musical conçu et mis en scène par David Lescot avec Candice Bouchet, Elise Caron, Pauline Collin, Ludmilla Dabo, Marie Desgranges, Matthias Girbig, Alix Kuentz, Emma Liégeois, Yannick Morzelle, Antoine Sarrazin et Jacques Verzier.
David Lescot aime la comédie musicale. Après "Une femme se déplace", il récidive dans le genre, et avec la même équipe, dans "La force qui ravage tout".
On va suivre pendant 24 heures huit personnages qui ont comme particularité de tous sortir d'une représentation d'un opéra baroque d'Antonio Cesti. Ils se retrouvent tous pour dîner après le spectacle dans le seul endroit ouvert du quartier, un bistro pas vraiment gastronomique, "La Choppe".
Ils sont tous visiblement marqués par ce qu'ils viennent de voir et vont être, chacun à leur tour, déstabilisés dans leurs vies amoureuses. Car l'amour, selon David Lescot, est la force qui ravage les hommes, d'où le titre de la comédie musicale qu'il a écrit, mis en scène dont Il a aussi composé la musique.
On ne pourra qu'être impressionné par les allées et venues des personnages, qui traversent constamment de part en part la scène, posent ou enlèvent des sièges et des tables. Tout semble chorégraphié pour qu'on puisse avancer rapidement dans ce "théâtre choral" sans jamais perdre de temps.
Si David Lescot met en exergue l'amour comme argument principal, il y en a d'autres qui ont leur importance, notamment une inénarrable histoire de vote à l'assemblée européenne pour autoriser ou interdire un pesticide qui oppose deux personnages féminins de politiciennes acharnées.
On sait depuis longtemps que David Lescot peut écrire et concevoir des spectacles. Celui-ci, avec toutes les intrigues qu'il véhicule, ne faillit pas à cette tradition. Ecrire les textes chantés est également un gros travail, surtout en assurant aussi les mélodies. Heureusement, il s'est déchargé de la partie chorégraphique sur Glyslein Lefever...
On ne peut donc pas contester qu'au niveau de la scène, le spectacle est total et que le spectateur aura les yeux remplis par la brillante mise en scène de David Lescot. On pourra cependant émettre des réserves sur la musique de David Lescot.
Il est évidemment dans les pas de Jacques Demy pour la manière de faire chanter ses personnages, pour l'irruption du quotidien dans la parole chantée. Mais, ce n'est pas le critiquer que de le dire, il n'est pas Michel Legrand.
Il n'y a pas de chansons phares qu'on fredonnera en sortant du théâtre et l'on finit par ne plus supporter cette musique qui ronronne. Comme il ritualise aussi les allées et venues des personnages, là encore on pourra trouver le procédé répétitif, le spectacle durant plus de deux heures.
Si l'on fait fi de la musique, ou qu'on la trouve supportable jouée par ailleurs par un quatuor d'excellents musiciens, on est devant un spectacle musical à la fois populaire et de qualité signé David Lescot. |