Voilà un ouvrage annoncé depuis quelques mois par les éditions Passés Composés que j’avais hâte d’avoir entre les mains. La démocratie, ce qu’elle est, ce qu’elle est devenue, d’où elle vient, voilà un sujet passionnant, particulièrement vivant que nous propose Paul Cartledge.
Paul Cartledge est professeur émérite de l’université de Cambridge et spécialiste de la civilisation grecque. Il est l’auteur d’ouvrages acclamés par la critique et plébiscités par le public. Son ouvrage, Demokratia, offre une irremplaçable et exceptionnelle histoire de la démocratie antique et de sa longue postérité.
L’engouement ou la défiance que suscite aujourd’hui la démocratie à travers le monde appelle une réflexion nouvelle sur les différentes versions de son original grec. C’est là que l’on trouve les rudiments de la société démocratique moderne, raison pour laquelle Paul Cartledge raconte la riche histoire de ce système politique millénaire, sans se contenter de comparer la démocratie des Modernes et des Anciens.
Cette idée démocratique, née en Grèce, il a plus de 2000 ans a changé complètement la face du monde, c’est une évidence. Autour de Périclès et de Clisthène s’est construit ce nouveau mode de gouvernement qui a fini par se disperser avec le temps pour se réincarner à la fin du 18ème en Europe occidentale et aux Etats-Unis, suite à des révolutions.
Après une courte préface et une chronologie relativement détaillée concernant la chronologie, l’ouvrage s’ouvre sur une introduction concernant les appréciations modernes et contemporaines de la démocratie en revenant notamment sur l’étymologie ambiguë du terme venant de demos et Kratos, ambiguïté venant de demos notamment.
Si la diversité de la démocratie grecque ancienne forme le cœur du sujet, l’auteur traite également de ses différents héritages en poursuivant son histoire au-delà de la période classique pour y intégrer la période hellénistique, la Rome républicaine, la longue éclipse au cours du Moyen Âge et de la Renaissance, enfin l’Angleterre du XVIIe siècle et la France de la Révolution. Il aboutit au final à un paradoxe montrant que la tradition dominante dans la pensée occidentale aura été antidémocratique, l’élite percevant le pouvoir de la majorité comme l’équivalent d’une dictature du prolétariat.
Une fois l’ouvrage terminée, on ne peut que constater qu’il est quand même parfois un peu fastidieux à lire, notamment pour ceux qui n’ont pas beaucoup de connaissances historiques. Il reste à mon avis destiné aux historiens, aux enseignants ou aux étudiants en Histoire qui apprendront de nombreuses choses concernant le sujet en le lisant. Il est le fruit d’un travail de recherches conséquent, les notes, références et la bibliographie de près de 70 pages en sont la preuve. |