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Théâtre de la Colline  (Paris)  janvier 2023

Comédie dramatique écrite et mise en scène Milo Rau, avec Arne de Tremerie, Anne Deyglat, Princess Isatu Hassan Bangura, Staf Smans et Johanna B.

Janvier et février 2023 seront à la Colline le "moment Milo Rau", avec deux épisodes d'un triptyque intitulé "Trilogie de la vie privée". Le troisième, en gestation, conclura la série en 2024.

Historiquement, "Familie" précède "Grief and Beauty", mais cela n'a aucune importance puisqu'il n'y a en commun entre les deux pièces que le même thème : celui de la mort.

En France, on connaît encore mal Milo Rau, un dramaturge suisse qui dirige le Théâtre national de Gand, le NT Gent. A l'instar du cinéaste danois Lars Von Trier et de son "Dogma", Milo Rau respecte dans ses créations les principes qu'il a énoncés dans son très sérieux "manifeste de Gand"... Il souhaite ainsi qu'amateurs et comédiens professionnels soient en nombre égal, que les décors soient limités et respectent des normes écologiques strictes.

Souvent son théâtre est ouvertement politique, mais, comme le souligne le titre de la trilogie à laquelle appartient "Grief and Beauty", on est ici dans un théâtre de l'intime où quatre comédiens, professionnels ou amateurs, vont, chacun leur tour, et sans beaucoup s'adresser la parole les uns les autres, raconter quelque chose constituant leur expérience de la mort.

Les quatre personnages (un jeune homme, une femme venue de Sierra Leone, une ancienne institutrice et un vieillard) sont tous assis côté jardin et vont tour à tour prendre place au centre de la scène pour se raconter. En arrière plan, trois grands rectangles, qui communiquent, représentent trois pièces d'une maison ou d'un appartement (chambre, salon, cuisine). Au-dessus de ces trois éléments, suspendu sur eux comme une épée de Damoclès, un grand écran vidéo.

Avant même que débute le spectacle, l'écran vidéo est rempli par un gros plan, celui d'une vieille femme à lunettes. Elle ne bouge presque pas. On apprendra que ce n'est pas un personnage, mais une femme en fin de vie et que l'on va assister à ses derniers moments. Cette présence permanente, il faut le dire, est très gênante. Au point qu'elle empêche d'apprécier à leurs valeurs les interventions des personnes sur scène. A la fin du spectacle, quand chacun aura prononcé ses sentences, tous lèveront les yeux vers cette dame et feront communion avec le public pour assister à sa mort en direct.

Les quelques pas de danse entre le vieux Monsieur et le jeune homme qui a joué enfant le petit Prince, auront beau avoir été un petit moment de grâce; on ne sera plus qu'une gigantesque paire d'yeux, mal à l'aise, physiquement et éthiquement.

Evidemment, on voit un visage apaisé presque souriant, et l'on retient son souffle alors qu'il ne lui en reste plus qu'une fraction minuscule avant que sa mort survienne enfin. Tout juste, attendrait-on un huissier pour savoir si le balancier de l'horloge qu'on aperçoit derrière elle a frappé son ultime coup.

Si l'on traduit le titre, ce qu'on devrait toujours faire, "Grief and Beauty", cela veut dire "Deuil et Beauté". Milo Rau associe donc deux notions qui paraissent antagonistes. Mais si l'on admet qu'on peut filmer la mort d'un être humain et la diffuser tous les soirs dans un théâtre, seul lieu où paradoxalement on ne peut voir que de la mort inventée, la mort filmée proposée par Milo Rau est "belle". Et, dès lors, son titre se justifie amplement.

Difficile de rentrer la première fois dans un univers qu'on sait personnel, et avec qui on va désormais avoir régulièrement rendez-vous. Il y aura forcément de quoi polémiquer, des transgressions à accepter, un mode de récit nouveau, des tics d'écriture... On comprend très vite que Milo Rau est très doué et sait capter l'intérêt de son spectateur.

Il faudra peut-être un peu plus de temps pour approuver quand certains en font un génie dans la lignée de Fassbinder. On en saura plus après avoir vu "Familie".

 

 

 

Philippe Person         
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