Comédie d'après l'oeuvre éponyme de William Shakespeare, mise en scène d'Emmanuel Besnault, avec Jérôme Pradon, Marion Préïté et Ethan Oliel.
Sur une île déserte où il a échoué avec sa fille, Prospero, duc de Milan exilé à la suite de la trahison de son frère, règne en sorcier philosophe entouré du difforme Caliban, un esprit de la terre et d'Ariel, esprit de l'air aux pouvoirs magiques.
Belle performance que cette version musicale de "La Tempête", pièce à la fois grandiose et complexe de William Shakespeare immortalisée par la mise en scène inoubliable de Giorgio Strelher au siècle dernier.
La première scène, miracle d'ingéniosité et de talent, parvient à restituer l'ambiance du naufrage en tirant parti de la petite taille du plateau grâce à une scénographie dont Emmanuel Besnault a le secret, magnifiquement éclairée par Cyril Manetta.
Le metteur en scène propose une adaptation épatante servie par la traduction brillante d'Eric Sarner et la composition musicale originale de Jean Galmiche qui confère à cette pièce de Shakespeare sur le pardon une originalité évidente.
Sur l'espace utilisé au mieux, les trois comédiens qui jouent à eux seuls la plupart des personnages du chef-d'oeuvre de Shakespeare rivalisent de talent pour le plus grand plaisir du spectateur.
Jérôme Pradon est un Prospero inoubliable qu'il incarne avec une belle intériorité et une puissance renversante. Marion Préïté aussi touchante en Miranda qu'impressionante en Ariel ou Stephano régale de ses qualités vocales. Enfin, Ethan Oliel est un Caliban époustouflant et un Ferdinand très crédible.
La fluidité avec laquelle les scènes s'enchaînent et ceux-ci passent d'un rôle à un autre est formidable. Les costumes et les masques de Magdaléna Calloc'h sont de vraies merveilles et ajoutent à l'onirisme de l'ensemble.
Cette version de "La Tempête" d'Emmanuel Besnault, passionnante et pleine de charme, est un petit bijou à découvrir sans tarder ! |