Derrière le nom, mystérieux en apparence, du Grand Mal, se cache en réalité (et en apparence) une frêle jeune fille. Julia Lopez de son vrai nom, mais c’est accessoire de connaître son vrai patronyme.
C’est dans le contexte d’un hospitalisation en clinique psychiatrique qu’est né l’album Boule à facettes. Cela a permis à Julia de transformer sa maladie en musique, en une formidable énergie créative. Mais Julia ne s’est pas arrêté à un simple album. Elle a poussé le concept bien plus loin : un film clip qui regroupe tous les titres de l’album et entre chaque titre, il y a des scènes d’échanges avec son véritable psychiatre. C’est pour moi une première.
Grâce à une rencontre providentielle, elle est assistée par le beatmaker Lebannen (tellement mystérieux que personne à ma connaissance ne sait à quoi il ressemble et là encore : quelle importance ?). C’est cette rencontre qui transforme Julia seule en Le Grand Mal, un collectif artistique qui voit l’apparition d’autres artistes de manière ponctuelle.
Musicalement c’est de l'électro, beaucoup d’électronique, de beat démentiel et la voix de Julia qui nous touche, nous atteint. C’est poétique, philosophique, psychédélique. Les textes ont été inspirés à Julia par la divagation de son esprit.
Pour le visionnage du film, une seule chose : s’abandonner, totalement. Le film semble abstrait et "tout prend vite le sens de métaphores". Julia souhaite, nous dit-elle, nous inviter à "se perdre dans une réalité alternative, où les couleurs sont étranges et saturées". Et comme elle le confirme elle-même : "on doit interpréter ce que l’on voit, et quand on n'y parvient pas, ce n’est pas grave non plus".
C’est très difficile de décrire cette expérience musicale et visuelle. Mais ce qui est sûr, c’est que cela ne laisse pas indifférent.