Saga musicale poétique avec Jacques Weber accompagnés par les musiciens Pascal Contet et Freg Zlap.
Avec "Weber à vif", Jacques Weber propose au public une invitation au voyage en sa compagnie avec pour viatique ses affinités électives, une balade par monts et par vaux sans crainte des embardées avec un comédien aux six décennies de carrière dédiée au théâtre qui maîtrise l'art du verbe et de l'éloquence sensible.
Egalement une ballade en notes avec la participation complice de deux musiciens sans esbroufe qui sortent leurs instruments des sentiers battus.
La composition de l'opus ressort au genre des miscellanées laissant libre cours à la fantaisie voire à l'improvisation des interprètes avec une randonnée textuelle aux mille couleurs dramatiques.
Ce de la tragédie ordinaire avec "Le coupeur d’eau" de Marguerite Duras au loufoque avec "Le dédoublement de la personnalité" de Raymond Devos, aux confidences sur le monde du théâtre, amusées pour l'envers du décor, malicieuses sur les pingouins des générales en passant par la tirade du "Non, merci" de l'intransigeant Cyrano de Bergerac adaptée à la condition du comédien qui, notamment doit se garder de la crainte des critiques de vaines gazettes comme de rêver d'être dans les petits papiers de Libération et Télérama.
Et une jubilatoire déclinaison cacochyme du premier couplet des "Stances à Marquise" de Corneille et une mini-master classe de décryptage et d'interprétation des premières phrases de "L'expiation" de la retraite de Russie de Victor Hugo. Hugo auteur de prédilection qui a suscité l'impromptu théâtral "Hugo au bistrot" dispensé en 2018.
Sa déambulation textuelle est mise en résonance avec le jeu de ses compagnons baroudeurs Freg Zlap et son harmonica acoustique simplement plaqué sur un micro tenu à la main qui sait se faire trompette à la Miles Davis ou riff de guitare de Ry Cooder et Pascal Contet qui métamorphose son accordéon en boîte à rythme ou en cajon.
Et auxquels il s'éclipse discrètement pour les laisser s'aventurer en pas de deux en notes langoureuses ou en duel westernien introduit par la stridence de l'harmonica sublimé par Ennio Morricone. "Weber à vif" ou trois artistes libres sur scène rien que pour le plaisir.
Et plaisir réciproque partagé pour le spectateur qui leur emboîte le pas. |