Epopée dystopique de Caroline Stella, mise en scène de Sarah Tick, avec Barbara Bolotner, Julien Crépin, Guillaume Mika et Nadia Roz.
Caroline Stella a conçu un délicat et néanmoins percutant opus sur les thèmes de la combativité et de la capacité de résilience de l'enfant face à la maladie et les valeurs de l'altérité, de la solidarité et de l'amitié avec les histoires croisées de deux fillettes hospitalisées.
Une première expérience pour Mélie, des séjours prolongés et récurrents pour Shahara atteinte d'une maladie génétique, presque poétiquement nommée la maladie des enfants de la Lune, caractérisée par l'intolérance au rayonnement ultra-violet.
Une maladie qui non seulement altère son quotidien avec le port d'une combinaison de protection contre la lumière telle celle d'un cosmonaute et l'oblige à une vie en marge du monde mais au pronostic défavorable par la prédisposition aux tumeurs cancéreuses.
A la veille d'une nouvelle intervention chirurgicale, alors que Shahara manifeste des signes d'anxiété et de découragement, Mélie la convainc de transformer cette épreuve en roborative odyssée spatiale.
A la mise en scène SarahTick tire le meilleur parti de la courte partition textuelle intitulée "Sharara" qui ressort au genre du conte moderne pour l'élaboration d'un réussi spectacle de format d'une heure, adapté également pour une programmation jeune public.
Elle est soutenue par la scénographie esthétisante d'Anne Lezervant avec un espace de jeu circonscrit à un cercle de sable blanc encadré de kakémonos de tulle positionnés en hémicycle sur lesquels fait merveille la superbe création vidéo de Renaud Rubiano et Pierric Sud pour créer un magnifique et immersif paysage interstellaire.
Sur scène pour apporter un ancrage réaliste, interviennent ponctuellement en médecin Guillaume Mika signataire avec Nicolas Cloche des inserts musicaux et en ingénieur de la NASA le régisseur lumière Julien Crépin.
Et deux comédiennes bien distribuées pour incarner, sans verser dans l'infantilisation, les jeunes protagonistes. La vivacité de tempérament de Nadia Roz sied à la combative Shahara et Barbara Bolotner compose crédiblement la meneuse de jeu de ce simulacre d'exorcisme de la peur. |