J’ai connu Russian Circles, de mémoire, au hasard d’écoute de musiques plus ou moins post-rock sur Deezer. Je suis tombé sur un titre que j’écoute encore régulièrement avec plaisir et qui est sans doute un de mes favoris du groupe qui s’appelle "Ethel". Si on devait trouver un tube au groupe, ce serait sûrement ce titre au riff imparable à écouter en boucle et très fort sans modération.
Mais depuis "Ethel", sorti quand même en 2013 sur l’album Memorial, de l’eau est passée sous les ponts et le groupe continue son chemin (même si en France, j’ai l’impression qu’il passe un peu inaperçu). Le trio a sorti trois albums depuis : Guidance, Blood Year et donc Gnosis sorti il y a quelques mois dont il est question ici.
Et pour lever tout doute sur le nom du groupe, ce nom vient d’une figure d'entraînement au hockey sur glace, sport auquel deux des membres ont été biberonnés quand ils étaient petits nous dit la légende (OK, en fait c’est Wikipédia).
Musicalement, on est dans un post-rock instrumental plutôt vif, pour ne pas dire énervé avec parfois des envolées sonores à vous réveiller un sourd. Le trio guitare, basse et batterie tourne à plein régime et les nombreuses pédales font le reste. C’est bien évidemment une musique à écouter fort et qui ne manquera pas de vous hérisser le poil d’émotion pour peu que vous soyez sensible aux guitares qui grincent et aux batteries qui tapent fort.
Je n’oserai parler de tendance metal, de peur de me faire taper dessus par les puristes (non, je ne dis pas que les puristes métalleux sont violents, c’est une formule) mais il faut admettre que la musique de Russian Circles est beaucoup plus immédiate et puissante que bon nombre d’autres groupes post-rock (comprendre essentiellement instrumentaux avec des guitares lancinantes et des morceaux de plus de 4 minutes), même si certains morceaux comme "Gnosis" se construisent un peu de façon similaire à ce que l’on pourrait attendre chez Godspeed You! Black Emperor par exemple sur la bonne vieille (mais efficace) méthode des couches qui s'ajoutent l’une après l’autre jusqu’à arriver à un mur du son absolument hypnotique.
Bref, loin de se reposer sur leurs lauriers donc, Russian Circles a frappé un grand coup avec leur dernier album, Gnosis. Un album très abouti avec des titres qui reprennent tout ce qu’on aime chez eux (et dans le genre en général) : des morceaux qui prennent leur temps à se construire, une alternance de calme et de tempête, un mur du son maîtrisé et mine de rien des morceaux imparables qui restent en tête et qui donnent des frissons.