Fable moderne de Jean-Baptiste Barbuscia, mise en scène de Serge Barbuscia, avec Xavier Coppet, Alice Faure, Fabrice Lebert, Maïssane Maroqui et Laurent Montel.
Deux hommes au milieu de la nuit creusent. Une jeune femme, intriguée, vient voir pour essayer de comprendre.
C'est le point de départ de la pièce de Jean-Baptiste Barbuscia, "Le Fossé" dans laquelle le jeune auteur dont c'est le second texte, mélange les genres dans une sorte d'"En attendant Godot" moderne.
De cette pièce à tiroirs, allant du burlesque à l'absurde où Jean-Baptiste Barbuscia avec une maturité d'écriture brasse des thèmes de société (l'engagement, le climat...) dans une fantaisie ludique et débridée, Serge Barbuscia à la mise en scène donne à l'ensemble toute l'étrangeté qui convient.
La scénographie qu'il propose : un mur de pierre qui avance et des blocs qui se déplacent, finement éclairée par Sébastien Lebert, confère une ambiance tout à fait particulière à laquelle les comédiens ajoutent leurs prestations brillantes. Car tous sont épatants.
A commencer par Laurent Montel dans le rôle de l'insaisissable Pierre, sorte de loup de Tex Avery à la fois drôle et inquiétant qui garde son rôle de dominant de peur de ce qui l'attend. Maïssane Maroqui (la rebelle Amel) est la grande révélation de ce spectacle. La jeune comédienne montre une présence ardente et une puissance de jeu très prometteuse.
Dans le rôle de Mousse, Xavier Coppet est à la fois comique et touchant, tout en montrant ses qualités de danseur. Enfin, Fabrice Lebert, étonnant dans un rôle de chèvre qui se veut lion et Alice Faure, intrigante et impériale, complètent la distribution de leur talent.
Ce quintet s'en donne à coeur-joie pour mener cette fable surprenante toujours en mouvement aux envolées festives qui parle de notre monde et de notre capacité à réagir.
Une proposition originale, tonique et intelligente à découvrir.