Avec le temps, les albums de Stereolab ont malheureusement fini par faire partie du décor. Les plus méchants auront même tendance à dire que cela fait des années que le groupe de Tim Gane et Laetitia Sadier a tout dit et qu'ils sont uniquement doués pour composer des bandes originales pour voyage en ascenseur.
Certes cela fait plus d'une décennie que le groupe cultive le même lopin : rétro futurisme kitsch, expérimentations répétitives krautrock, fixette tropicalia et paroles gnan-gnan qui feraient passer M Pokora pour Jaques Brel…
Donc encore un énième album de Stereolab qui va venir encombrer mon range cd Ikea à l'agonie ? Déjà, Fab Four Suture n'est pas à proprement parler un album, mais plus une compilation de faces B de maxis du groupe.
"Kybernetika Babicka Pt1" et "Pt 2", les morceaux d'introduction et de clôture, ressassent les obsessions du groupes pour les boucles répétitives à la Philip Glass. On trouve encore quelques bonnes surprises, sur "Get A Soot Of The Refrigerator", avec son petit côté désuet sixties et ses rythmiques tantôt affolées tantôt apaisées. Excursions Into "Oh, a-Oh" semble tout droit sorti du Dots And Loops que le groupe a sorti il y a déjà dix ans…
Cela faisait un bail que je n'avais pas écouté Stereolab, ni acheté un de leur disque. Pas de surprise, même musique atemporelle, en dehors des modes et de toute branchouille (même si le groupe a pu être branchouille malgré lui.).
Au fond, Tim Gane et Laetitia Sadier doivent s'en foutre royalement que les critiques geignent tout le temps sur leur fâcheuse tendance à tourner en rond… Lui s'affairera toujours derrière ses vieilles bécanes analogiques et ses mélodies beach boysiennes post modernes et Laetitia continuera de chanter ses bluettes naïves…
Dans 5 ans Stereolab fera toujours la même chose, sortira le même disque. On râlera pareillement mais on appréciera…
C'est là tout le paradoxe de Stereolab : un groupe essentiel, terriblement important mais qui fait désormais partie des meubles. |