Spectacle théâtro-musical conçu et mis en scène par Olivier Schmidt, avec Erwan Bleteau (ou Benoît Borkine), Alexandra Magin (ou Clara Cordeiro), Séverine Wolff ou (Roxanne Joucaviel), Paul Barrière, Léonard Courbier (ou Alexis de Billy) et Kevin Maille (ou Max Casaban).
Qui d'autre que Georges Feydeau méritait qu'on le surnomme "L'Empereur des Boulevards" ? Même son pseudo-rival, que l'on aperçoit ici dans une scène, Eugène Labiche aurait accepté cette dénomination.
Dans son texte, dont il règle la mise en scène, Olivier Schmidt raconte le destin glorieux et tragique du roi du "vaudeville", comme il aurait sans doute préféré que l'on le nomme. Biographie théâtrale où cinq comédiens jouent vingt-six rôles, "L'Empereur des Boulevards" se suit sans aucune faute de goût et l'on applaudit quand les deux comédiennes s'essayent avec bonheur au "French Cancan".
Certes, la fin n'est pas heureuse et l'Aigle qui allait de succès en succès connaît des jours noirs sous l'emprise de la syphilis qui le conduit à l'internement et à la folie. Mais la pièce est bien écrite et les acteurs (avec deux distributions qui jouent alternativement) ne ménagent pas leurs efforts, changeant constamment de personnages et de tenues.
On y verra Sarah Bernhardt et Sacha Guitry, Yvonne Printemps et les proches de Feydeau, comme sa femme. Schmidt anime astucieusement le plateau et l'on en sait beaucoup sur l'auteur du "Fil à la patte" une fois le rideau tombé.
"L'Empereur des Boulevards" est un spectacle qui n'est pas que divertissant. L'histoire de cet homme brillant, dévoué à son public, en avance sur son temps et ayant contribué à dépoussiérer le vaudeville en l'orientant avec humour vers la comédie de mœurs, finit par susciter une vraie émotion.
On ne serait pas étonné que cette œuvre devienne un classique du "biopic scénique".