"Une patate. Ça s’appelle une patate. J’ai une patate sur le cœur. Une patate énorme. Et il faut qu’elle sorte. Il faut qu’elle sorte ou j’en étoufferai."
On ne va pas tout dévoiler de cette histoire, de ce monologue d’une femme seule, trompée, aux abois mais toujours amoureuse, de ce texte de Jean Cocteau datant de 1940, écrit pour Édith Piaf, où se mêle abandon, trahison, désarroi, servitude et amour.
La soprano Aurore Bucher et l’Ensemble Virêvolte en proposent une adaptation musicale sur des compositions de Jean-Marie Machado. Si il y a beaucoup de Machado (le côté jubilatoire, effervescent presque de sa musique, le jeu de dynamiques, le lyrisme, le mélange des esthétiques et des genres musicaux (jazz, classique, contemporain, musiques traditionnelles)), il y a également du Ravel, du Poulenc, du Darius Milhaud, du cabaret...
L’Ensemble Virêvolte (Aurore Bucher au chant, Anthony Leroy au violoncelle, Carjez Gerretsen aux clarinettes, Pierre Cussac à l’accordéon et Ludovic Montet aux percussions) porte bien son nom avec cette façon de jouer avec esprit, avec subtilité, avec les dynamiques, l’énergie...
Au-delà de la musique et de l’interprétation, ce disque est également un très bel objet, disque livre au format leporello avec des illustrations de Laure Slabiak et Pascal Blua au graphisme.