Comédie dramatique de Jean-Christophe Dollé, mise en scène de Clotilde Morgiève et Jean-Christophe Dollé, avec Yann de Monterno, Clotilde Morgiève, Jean-Christope Dollé et Noé Dollé.
Au centre des spectateurs, une cabine, seul élément éclairé sur scène, qui sera l'objet central et tellement précieux pour Lou, Had et Tadz. La première compose des numéros au hasard pour parler à quelqu'un. Le second, travesti, appelle sa mère en ehpad qui ne lui parle que de son frère parti en croisière. Enfin le troisième recherche sa fille disparue.
Autour de la cabine téléphonique, vestige d'un monde passé et objet fétiche de la Compagnie F.O.U.I.C depuis "Je vole... Et le reste je le dirai aux ombres", trois personnages empêtrés dans leurs drames personnels et enfermés dans leur solitude vont finir par communiquer.
Avec "Allosaurus [même rue, même cabine]", Jean-Christophe Dollé propose une nouvelle fois un texte d'une justesse inouïe ainsi qu'un ballet, réglé au cordeau, où trois histoires vont se raconter pour n'en former plus qu'une seule.
Un spectacle à la proximité rare, que permet la configuration tri-frontale qui fait cohabiter dans le même espace acteurs et spectateurs. Chaque soir, certains rejoignent les comédiens pour des intermèdes d'une belle poésie.
Le musicien polyinstrumentiste Noé Dollé (formidable), sur scène tout le long du spectacle, accompagne en direct l'histoire avec la magnifique composition musicale créée avec son père, et donne aux défilés des protagonistes des ambiances marquées.
Jean-Christophe Dollé dans un spectacle quasiment cinématographique joue avec les codes du suspens, installant une tension qui ne faiblit jamais et par petites touches, développe cette pièce simple qui, par la magie de la mise en scène (de Clotilde Morgiève et Jean-Christophe Dollé) et le métier des trois fabuleux comédiens, étrangle le public d'émotion.
Clotilde Morgiève (Lou), extraordinaire de grâce, est déchirante. Yann de Monterno (Had) est bouleversant d'intériorité. Une grande composition. Enfin, Jean-Christophe Dollé est parfait en Tadz.
Trois personnages en chute libre pour un spectacle puissant qui dit le manque d'amour et de communication qui manque à nos vies. Tout simplement sublime... |