Nous voilà plongé dans le Paris d’une époque se situant entre la fin de la période révolutionnaire et le Premier Empire. Et ce qui servi de trame narrative à l’Ensemble Hexaméron (Luca Montebugnoli : piano et direction, Roldán Bernabé : violon, Nicolas Bouils : flûte, Amaryllis Jarczyk : violoncelle) et à la soprane Marianne Croux et au ténor Cyrille Dubois pour ce disque est à la fois un piano Erard Frères datant de 1806 venant d’être restauré et l’opéra les Mystères d’Isis créé en 1801 à l’Opéra de Paris.
Les Mystères d’Isis, opéra qui triompha à son époque mais désormais oublié, est "l’adaptation" de La Flûte enchantée de Mozart réalisée par Ludwig Wenzel Lachnith. Parce qu’à l’époque il était inimaginable de ne pas comprendre l’intrigue, cette version sera chantée en français, adaptée à la troupe de l’Opéra de Paris, mêle avec une certaine prouesse l’esprit allemand et français, et comporte même des extraits des Noces de Figaro, de La Clémence de Titus ou de Don Giovanni !
On retrouve dans ce disque l’ouverture et l’air "Dies Bildnis ist bezaubernd schön" de La Flûte enchantée et "Or sai chi l’onore" de Don Giovanni. Mais ce Pasticcio Paris 1801 propose également des œuvres de la même période de François Devienne, Pierre Garat, Domenico Cimarosa, Jean-Louis Duport... Tout cela dans de fins arrangements dont il faut saluer la qualité, très musique de salon, autre axe important de ce disque. C’est justement dans celui du Château de la petite Malmaison que ce disque a été enregistré.
Choix du répertoire, soin apporté aux arrangements, aux sons (notamment celui du piano donc) et des interprétations pleines d’esprit. Un régal !