Spectacle de Jane Anderson mis en scène par Julie Delarme, avec Lionel Abelanski, Vincent Deniard, Colombe Ducrot, Jérémy Gillet, Guilaine Londez et Jean-Yves Roan.
En couple depuis 25 ans, Irma et Sam viennent consulter le pasteur pour la santé de Sam qui inquiète son épouse. Mais le souci de Sam est plus complexe que ça : depuis toujours il se sent femme à l'intérieur. Et ne sait comment le faire comprendre à sa femme et à ses enfants.
Normal, la pièce de l'américaine Jane Anderson (fort bien traduite par Julie Delarme et Emmanuel Suarez) aborde de façon percutante le thème de l'identité et du genre dans le cadre familial avec beaucoup d'émotion et d'intelligence.
Julie Delarme réunit une distribution formidable pour un spectacle merveilleux de délicatesse. Sa mise en scène toute en finesse parvient à rendre bouleversant ce récit au fond grave, tout en n'excluant pas la fantaisie.
On rit autant qu'on pleure dans ce parcours courageux d'un être vers son choix crucial. Et l'on suit avec intérêt les répercussions de l'annonce, les réactions de la famille et si l'adaptation et l'acceptation de ceux qui la composent seront ou non au rendez-vous.
La scénographie tendre aux couleurs assorties de Camille Duchemin, les costumes idoines de Muriel Delamotte et les lumières précises de Moïse Hill participent à la belle réussite de ce spectacle sensible et convaincant.
Tous les comédiens sont excellents, de Guilaine Londez en épouse exemplaire à Vincent Deniard dans le double rôle du pasteur et de Franck, la patron et ami de Sam, aux deux enfants, Colombe Ducrot et Jéremy Gillet, touchants. Sans oublier Jean-Yves Roan dans le rôle du père de Sam, poignant et Hélène Vincent (à l'écran), parfaite dans celui de sa mère.
Mais évidemment c'est Lionel Abelanski qui, dans une interprétation d'une subtilité prodigieuse, bouleverse dans le rôle de Sam. Une magnifique performance pour une très jolie pièce originale ainsi qu'une merveilleuse histoire d'amour.