Spectacle de et mis en scène par Marc Delaruelle avec Claude Mailhon et Patrice Ricci.

Céleste de Chateaubriand attend son mari dans leur appartement parisien de la rue du Bac.  Elle vient de recevoir une lettre de Juliette Récamier, sa maîtresse, qui dit ne pas l'avoir vu. Celui-ci finit par rentrer et ils auront cette nuit-là une explication sur leur couple.

L'ayant épousé pour sa dot, François-René de Chateaubriand, écrivain romantique célèbre et homme politique l'a toujours délaissée pour de nombreuses conquêtes et des modanités.

Trouvant toujours la réplique juste, Céleste le fait enfin sortir hors de ses gonds et le pousse dans ses retranchements. Sincèrement amoureuse de son mari, elle trouve l'ironie et le détachement nécessaires pour faire face à ses infidélités dont elle n'est pas dupe, tenant tête avec franchise, intelligence et un entrain qui sert à masquer la souffrance endurée.

Claude Mailhon, remarquable comédienne, est aussi drôle que bouleversante dans ce rôle. Face à elle, Patrice Ricci compose avec talent un Chateaubriand, entre cynisme et lucidité, avec toute sa mauvaise foi et une injuste ingratitude pour son épouse.

Mais la vieillesse qui le taraude et le comportement exemplaire de celle-ci lui fera prendre conscience peu à peu de la constance et de la force de son amour pour lui.

Marc Delaruelle a écrit une pièce poignante sur l'amour et le temps qui passe. Un brillant face à face, servi par deux formidables comédiens en parfaite complicité, qu'il orchestre avec maestria. Un régal sans temps mort qu'on suit d'un bout à l'autre.

Du théâtre comme on l'aime : subtil, profond et sans prétention. Bravo !