"Have you seen a woman give birth to a goat ? That’s what courage looks like"
Dans un univers rock bien moribond, Black Midi était une des rares véritables raisons de s’enthousiasmer. Était, le groupe n’existe plus. Mais à quelque chose malheur est bon, la séparation du groupe anglais ouvre la voie au disque solo de leur chanteur et guitariste Geordie Greep. Un disque enregistré sur une période de 9 mois, dans trois pays (Brésil, États-Unis et Royaume-Uni) avec de nombreux musiciens.
Et c’est avec un plaisir évident et gourmandise (et un côté déjanté et irrévérencieux), libre de toute entrave qu’il pousse les curseurs, dans une totale et folle profusion sonore, mais fallait-il attendre autre chose ? C’est parfois, souvent, frénétique, difficile à suivre (sur l’intégralité du disque comme dans presque chaque chanson), c’est clairement audacieux, et on se doute qu’il faudra beaucoup de temps pour faire le tour de toutes ces sinuosités (il en va de même pour les textes, histoires satiriques sur des personnages égocentriques souvent avides de pouvoir).
Rock progressif, jazz, musiques latines, post-punk, country, réminiscences 60’s... tout passe à la moulinette dans une sorte de montagnes russes musicales. Effets garantis. Parce que s'il joue avec les contrastes, les moments de tension et de détente (quelle utilisation des changements de structures rythmiques et des suites harmoniques !), les nuances, l’architecture des morceaux et les arrangements, c’est fait avec une véritable virtuosité (il y a du Zappa chez lui, du Fripp et du Mike Patton également), preuve également que c’est un excellent chanteur.