J’étais passé à côté de Sacha Gordon lors de la sortie de son premier EP (mini album même) intitulé Goodbye Babyblue.

Alors je l’ai écouté et on y trouve 8 titres plutôt bien foutus qui oscillent entre pop, rock à papa (ce n’est pas du tout péjoratif, écouter le très classe "Goodbye Babyblue" et ses arrangements très 60’s) et surtout musique inclassable comme cet "Interlude sidérale" qui porte bien son nom.

On retrouve aussi des choses que l’on pourrait comparer comme il est d’ailleurs suggérer dans sa bio à un mix entre Andrea Laszlo de Simone pour le côté faussement vintage et cinématographique et Nick Cave pour cette espèce de gravité de crooner sur certaines intonations comme sur l’excellent "Facking love together". Bref, un bon premier EP.

Mais le deuxième, dont il est question dans cette chronique est encore au-delà du bon. Sacha Gordon s’est adjoint sur ce The Day Lady Rachel Died un orchestre nommé The Weird Orchestra. Accordéon, violon et orgues au programme pour des chansons hors d’âge, voire hors du temps.

Si on retrouve les ingrédients du premier EP, il y a ici une forme de gravité supplémentaire dans l’usage du violon notamment mais aussi de la voix, qui se fait plus noire et le duo du titre introductif avec une voix féminine (prénommée Alice) est absolument superbe ("Out of the blue"). On y retrouve des réminiscences de Leonard Cohen mais avec un orchestre un peu dark qui fait parfois penser à The Walkabouts, on pourrait croire à la BO de la série Carnivàle (La Caravane de l’étrange en français).

C’est que le garçon aime aussi les ambiances cinématographiques et entouré de ce Weird Orchestra, il s’en ait donné à coeur joie. Le clip de "The Day Lady Rachel Died" est une illustration parfaite des ambiances que peuvent évoquer les chansons de Sacha Gordon, hors du temps, oniriques mais bien pourtant bien réelles.

il y a encore plus cette idée de décalage temporel, comme si les chansons venaient d’une autre époque tout en étant résolument moderne (encore une fois la comparaison avec Andrea Laszlo de Simone tombe à pic).

On oscille tout au long de cet EP entre chanson baroque, folk noire dans un univers que l’on imagine assez onirique (on devine parfois aussi quelque chose de foutraque à la Michael Wookey). C’est remarquablement bien fait et très accrocheur. Même la reprise de The Brian Jonestown Massacre ("(David Bowie, I love you) since I was 6") est parfaitement à sa place dans l’univers de Sacha Gordon (encore une fois dans un duo qui fait des merveilles).

Une découverte enthousiasmante que celle de ce parisien Sacha Gordon. Vivement la suite et longue vie au Weird Orchestra !