Comme tous les ans en septembre, l'annonce de la programmation des Transmusicales de Rennes est un moment particulier : qui sont ces groupes ? d'où viennent-ils ? qui sera la grande révélation ? combien arpentront les salles et les festivals des prochaines années et quelle sera la tonalité du moment ? Car, et il devient presque inutile de le préciser, les Trans ne sont pas un festival comme les autres. Ce sont des rencontres de toutes les musiques, emergentes ou oubliées, confidentielles ou grand public, et si les têtes d'affiches sont mondialement connues, les autres groupes de la programmation de Jean-Louis Brossard ne le seront que dans quelques temps, souvent portés par leur prestation sur les scènes rennaises.
Mais trêve de présentation et passons à l'affiche avec trois jours résolument modernes où la dominante pop rock se confond dans l'electro et flirte avec le hip hop comme celui de Keny Arkana présente lors de la soirée du samedi au hall 4. Les brésiliens de Edu-K accompagnés de Missill lui succèderont après la découverte des palestiniens de Dam. Découverte également de Babar Luck le même jour accompagné du guitariste des Damned suivi de David Krakauer ancien musicien de James Brown pour un set plutôt original. Ce même soir le hall 9 s'offrira à des sons plus electros avec les allemands de Digitalism ou les dj français Justice. L'ancien chanteur de Prodigy viendra accompagner DJ Hyper pour un concert live. Surprise également dont les extraits nous mettent l'eau à la bouche avec les 3 français de Aufgang dont le trio se compose de deux pianos à queue et d'un troisième homme aux machines.
Le vendredi, comme à l'accoutumée, sera plus rock en accueillant les anglais des Klaxons nouvelle sensation de l'année suivis par Cassius et les finlandais de Beats and styles. Une autre tête d'affiche sera d'ailleurs annoncée dans la semaine. Dans le hall 4, un concert solo de Son of Dave dont l'extrait proposé rappelle inévitablement les meilleurs moments de Morphine en plus épuré. Il succèdera aux Bishops et à Orville Brody, français qui fait de la country rock à la Johnny Cash. Dans le nouveau hall 3, difficile de ne pas crier notre bonheur de voir Serena Maneesh ou le plus gand retour du shoegazing de ces dernières années suivis par les mystérieux Cold War Kids et The Horrors. L'après midi à la Cité, la soul de Nicole Willis ou le reggae des Sierra Leone's Refugees Allstar prépareront les festivaliers à l'avalanche de décibels de la soirée.
Le jeudi soir, le mélange sera complet en commencant par Danyel Waro et Titi Robin suivis des maitres du Bélé à la Cité comme pour tous les autres après midi. Après un détour à l'aire libre où se produira Peter Von Poehl tous les soirs du festival avec le succès que l'on espère, retour au parc des expos pour les Long Blondes ou encore Pop Levi premier étalon de l'écurie rock de Ninja Tune. Place encore une fois à des magiciens rock de Saint-Lo (après les Tom Violence l'an dernier) pour le concert de Porcelain preuve que la scène normande est exceptionnelle quand on parle de rock à guitares. Les belges de Montevideo seront également présents hall 4 et sur la tournée des Trans. Ils seront suivis par les israeliens de Izabo et le duo nantais de Gong Gong à découvrir. Côté grand hall 9, ce sera la pop du collectif de I'm From Barcelona, à 28 sur scène, suivis de Cat Power et Razorlight, la soirée se terminant avec les déjà très attendues brésiliennes de CSS. Impossible de citer toute la prog, d'autant qu'elle n'est pas encore terminée, mais cela peut déjà donner quelques idées du mélange comme toujours détonnant des Trans 2006. Le festival a apprivoisé le grand parc des expos mais il grandit encore, retourne un peu plus à la cité, s'accapare une salle des Champs Libres, s'étend désormais jusqu'au Grand Logis, et proposera un spectacle d'Olivier Mellano à l'Antipode à la suite, comme depuis quelques années d'une tournée dans toutes les salles de la région. Un énorme week end musical en somme... |