Il y a un an, nous chroniquions le 5 titres de David Delabrosse, "échantillon" d‘un véritable album qui voit enfin le jour. On évoquait à l’époque la difficulté pour cet artiste de trouver un label et de diffuser son œuvre.
Ça y est, il est enfin là… David Delabrosse n’ayant pas encore trouvé de label, Rue Stendhal se charge donc la diffusion de cet album attendu, dont les cinq premiers titres présents sur le maxi nous laissait espérer de grandes choses.
David Delabrosse nous fait visiter son 13 m², certes petit (36 minutes) mais remarquablement agencé et aménagé avec ses 14 pièces remarquables. Yann Tiersen, ami de longue date, assure la décoration intérieure, selon les plans de l’architecte Delabrosse. Apportant sa patte à la production et aux arrangements, Tiersen convie pour l’occasion quelques artisans d’art et non des moindres : Marc Sens, Jean-François Assy, Christian Quermalet, Françoiz Breut….
La production est subtile, orchestrant des compositions qu’on imagine aussi belles et efficaces en version épurée. Yann Tiersen intervient ainsi de manière légère aux services des chansons et de l’univers de l’artiste.
Dès l’entrée, David Delabrosse plante son univers et son parcours avec "Mes chansons" et son orchestration classieuse de cordes, œuvre de Renaud Lhoest. L’aménagement des lieux nous conduit ensuite directement sur le balcon avec "L’étoile du Nord" offrant une vue imprenable sur une chanson magnifique en duo avec Françoiz Breut. Un second balcon "Sache", exposé plus au Sud, nous offre une autre perspective avec musique splendide très pop 60’s et un final gracieux avec Françoiz Breut. Ces deux chansons symbolisent à elles seules tout le talent de David Delabrosse : une plume stylée, des mots justes ainsi qu’un véritable sens de la composition et de la mélodie.
La présence de chansons parlées servent de fil conducteur à l’album, ou tels des couloirs elles distribuent l’ensemble de l’édifice. Souvent drôles, ces morceaux mettent en scène notre résident dans la vie quotidienne (le tordant "Madame Bellanger" relatant sa rencontre avec l’assistante sociale, "13m²" évoquant les aléas sentimentaux …) et introduisent remarquablement des chansons comme le sarcastique "Y’a sûrement plus malheureux que moi" ou "Robinson et ses cartons".
David Delabrosse nous fait également visiter la salle de jeu avec "Elliott", touchante chanson tant au niveau des textes que de la musique, évoquant un p’tit bonhomme dont il a été le baby-sitter. L’ambiance est plus tendue sur l’excellent "Le gyrophare", le violon noisy et la guitare électrique contrebalançant l’accompagnement léger de la guitare sèche.
Chaque pièce du T1 bis de David Delabrosse a sa propre décoration et son propre agencement, écartant tout sentiment de monotonie. 13 m² alterne ainsi la durée des chansons ("La vision" et ses 59 secondes), le ton et l’interprétation. Loin d’un simple assemblage, l’ensemble de l’ouvrage est très cohérent du fait de solides fondations. La construction a été difficile et la disponibilité longue (2 ans d’attente !).
Espérons qu’un label va se manifester rapidement pour donner à cet album la diffusion et l’écho qu’il mérite. De mon côté, je signe volontiers un bail longue durée pour ce 13m² avec son architecte musical.
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