Rendez-vous avec Caroline Clerc juste avant une de ses représentations au Petit Gymnase où tous les lundis et mardis soir à 21 h elle ravit le public avec un tour de chant drôle et coquin qui raconte les aventures savoureuses d’une femme "Jamais nerveuse toujours femme du monde".
Rencontre avec une femme délicieuse et pétillante qui nous avait enthousiasmé dans "La cantatrice chauve" d’Ionesco qu’elle jouait ce printemps au Théâtre Clavel.
Entre le Théâtre Clavel et le Petit gymnase que s’est-il passé ?
Caroline Clerc : Et bien j’ai décidé de monter un spectacle toute seule composés de textes et de chansons autour d’un sujet qui m’inspire, celui de la femme du monde qui est une espèce en voie de disparition. Ce sujet m’amusait et j’ai donc cherché des chansons drôles, ce qui n’est pas facile, car j’aime faire rire. Je n’aime pas faire pleurer les gens car ils pleurent déjà suffisamment comme ça !
Vous avez déjà joué ce spectacle avant le Petit Gymnase ?
Caroline Clerc : Je l’ai un peu joué au Bec fin un des plus vieux cabarets de paris et à l’auditorium de Saint Germain des Prés dans le cadre du Festival "Femmes".
Pouvez-vous nous éclairer un peu sur le choix de ce titre "Jamais nerveuse toujours femme du monde" ?
Caroline Clerc : Je ne sais pas trop comment cela m’est venu mais cela correspond bien au thème que j’avais choisi celui de la femme du monde qui, quelles que soient les situations, garde toujours son calme et prends les choses avec recul, dérision et humour.
C’est un peu vous ?
Caroline Clerc : Oui effectivement !
Et l’affiche ?
Caroline Clerc : Vous avez vu comme je suis mignonne sur cette affiche ! (ndlr : l’affiche la représente déguisée en petite fille tenant à la main une évocatrice sucette rose). Pour ce spectacle nous cherchions une affiche un peu décalée, un peu déjantée, à côté de la plaque et mon producteur Yvon Chateigner est tombé sur cette photo tirée d’une émission de Jean-Christophe Averty qu’il a trouvée très rigolote. Voilà !
Revenons au choix des chansons dont certaines ont plus d’un demi siècle.
Caroline Clerc : Il y a des chansons qui ont été écrites par des auteurs qui sont contemporains comme "Nativité" de Pierre Louki, "Le petit télégraphiste" de Jacques Debronckart ou "Le California" de Popof et puis des chansons qui datent des années 30 qui est une période que je trouve extraordinairement riche.
"Le tango stupéfiant" date de ces années là et je l’ai un peu adapté car la chanson originale finit sur "Je me pique à l’eau de javel". J’ai ajouté "Javel : allo quel numéro demandez-vous ? Javel.com, javel ma croix" pour créer une chute comique. J’ai effectivement recherché dans des répertoires un peu ancien car aujourd’hui plus personne n’écrit de chansons drôles. Des textes oui mais pas des chansons.
Votre spectacle est composé essentiellement de chansons mais qui sont liées entre elles par du texte.
Caroline Clerc : J’ai écrit les textes afin de constituer une trame intéressante pour présenter les chansons et amuser le public.
Votre choix s’est porté sur des chansons drôles, comiques mais aussi coquines et libertines. Il s’agit d’un registre que vous affectionnez ?
Caroline Clerc : Oui et il y a une quinzaine d’années j’avais déjà enregistré tout une série de disques libertins. J’apprécie ce répertoire car l’écriture est basée sur des métaphores et l’utilisation de termes choisis pour parler du libertinage de manière très imagée et allusive d’autant qu’il y a certains mots que je ne peux pas prononcer sur scène. Au point que j’ai même dû adapter certaines des chansons que je chante dans ce spectacle.
Ainsi par exemple, pour l’extraordinaire chanson écrite par Guy Breton "Les nuits d’une demoiselle" qui utilise de nombreuses expressions qui étaient en usage au Moyen Age à l’époque de l’amour courtois et qui ont gardeur toute leur saveur. Je chante "Je me fais sucer la friandise, caresser le gardon, reluire le berlingot" sans problème.
Et à la fin quand on demande à cette demoiselle ce qu’elle fait le jour, je chante "Je fais l’amour tout simplement. Or les paroles originales sont "Je baise évidemment" que je ne pouvais pas dire sur scène. Je déteste la vulgarité et préfère dire les choses de manière plus imagée et coquine. J’ai donc téléphoné à Guy Breton pour qu’il m’autorise à modifier un peu son texte.
Avez-vous avez pioché dans les albums dont vous parliez précédemment ?
Caroline Clerc : Non pas vraiment. J’ai étendu mon répertoire en cherchant des chansons que je n’avais pas encore chantées.
Avez-vous été tenté par chanter des textes inédits notamment en essayant de trouver de nouveaux auteurs ?
Caroline Clerc : Bien sûr mais cela n’est pas facile car on n’écrit plus de chansons comiques. Des textes oui mais pas des chansons. Toutefois je suis actuellement en contact avec deux auteurs qui sont venus voir mon spectacle pour mieux comprendre ce que je souhaite et aime faire.
Quelle est la programmation au Petit Gymnase ?
Caroline Clerc : Tant que cela plaira au public. Je joue 2 jours par semaine les lundis et mardis à 21 h.
J’ai cru comprendre qu’il y a un projet d’album pour immortaliser ce spectacle ?
Caroline Clerc : Oui, effectivement. Nous sommes en recherche d’orchestration car au Petit Gymnase je suis simplement accompagnée au piano par Christian Piget alias "Le chacal".
Et à quelle échéance ?
Caroline Clerc : Je pense pour le 1er trimestre 2007.
Avez-vous d’autres projets en tant que comédienne ?
Caroline Clerc : Et bien je joue en tournée dans la cantatrice chauve avec la même troupe que celle qui jouait au Théâtre Clavel ce printemps. Nous jouons la fin de semaine. Et puis nous jouerons en soirée mais également en matinée scolaire au Vingtième Théâtre à Paris en mai et juin 2007. Donc je suis une femme du monde fort occupée ! |